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Vol. 8, No. 3 (Spring 2001)

Feature Essays

Policy Options / Options politiques

Book Reviews / Critiques de livres


The Independence of the Weak: Economic and Political Weakness as a Source of Independent Defense

Norrin M. Ripsman

Canadian foreign policy literature emphasizes the primacy of power as a determinant of foreign policy. In particular, it assumes that Canadian weakness vis-à-vis the United States and its middle power status frequently compel Canadian decision-makers to tow the American line – and often the NATO line – when they otherwise would not. The literature, however, overlooks the fact that relations between democratic states are often governed by the reverse logic. Powerful democracies must reluctantly respect the wishes of a weaker democracy which, for reasons of domestic political or economic weakness, is unable to do what its allies demand. Thus, in alliances and other groupings of democratic states, political and economic weakness can paradoxically be a source of policy independence. This argument will be illustrated with reference to Brian Mulroney's defence policies, which towed the allied line when Mulroney's government was politically secure and economically stable in the mid-1980s, but diverged considerably from allied demands once budgetary deficits led to economic weakness and political opposition to Mulroney's defence programme.

Certains ouvrages canadiens sur la politique étrangère soulignent que la primauté du pouvoir est un tenon de la politique étrangère, en posant en particulier que le statut de moyenne puissance qui est celui du Canada et la faiblesse de ce dernier par rapport aux États-Unis obligent fréquemment les décideurs canadiens à emboîter le pas à contrecoeur aux États-Unis, et souvent aussi à l'OTAN. Par contre, ce qu'ils oublient, c'est que les relations entre États démocratiques sont souvent dictées par la logique inverse. Une démocratie puissante devra bon gré mal gré respecter la volonté d'une démocratie moins forte qui, à cause d'une faiblesse politique ou économique interne, se trouve incapable de faire ce que ses alliés exigent d'elle. Ainsi, et d'où le paradoxe, une faiblesse politico-économique est-elle, dans les alliances et autres regroupements d'États démocratiques, une source d'indépendance politique. Cet argument est illustré par les politiques de défense nationale de Brian Mulroney qui s'était aligné sur les États-Unis au milieu des années quatre-vingt, lorsque son gouvernement était assuré d'une stabilité à la fois politique et économique, mais qui avait notablement pris ses distances par rapport à ce que voulaient ses alliés dès lors que les déficits budgétaires avaient entraîné une faiblesse économique et une opposition politique à ses programmes de défense.


Canada and New 'Global' Strategic Alliances: Prospects for Human Security at the Start of the Twenty-first Century

Sandra J. MacLean and Timothy M. Shaw

This paper examines new prospects for governance that are suggested by the emergence of mixed-actor coalitions around issues of human security and development. It argues that, due to the complexity and interrelatedness of development and security issues under pressures of globalization, protection of human needs and rights cannot be advanced by states alone. However, inter- or trans-national alliances or networks of state and non-state institutions that have focused on issues such as landmines, small arms, and conflict diamonds offer novel and effective approaches to governance within this new environment. With particular reference to the related problems of security and development in Africa, the paper argues that, despite contrary forces, particularly elite preferences for state-centric solutions, the ‘lived reality' of ordinary people creates pressures for regional and mixed-actor solutions. As a consequence, new directions in governance involve the converging actions of intergovernmental organizations, such as the Southern African Development Community (SADC) and the Inter-Governmental Development Authority (IGAD), as well as various non-state actors from NGOS and think-tanks to businesses such as De Beers.

Ce texte analyse les nouvelles perspectives de gouvernance semblant se dégager de l'émergence de coalitions mixtes qui se sont formées sur certains dossiers intéressant la sécurité humaine et le développement. Les auteurs y postulent qu'en raison de la complexité et de l'interdépendance des questions de développement et de sécurité exarcerbées par la mondialisation, la protection des intérêts et des besoins humains ne saurait dorénavant être assurée par les États à eux seuls. Or, il est des alliances transnationales et internationales regroupant des institutions gouvernementales et non gouvernementales qui, en axant leurs interventions sur des dossiers comme les mines terrestres, les armes légères ou encore l'exploitation des diamants dans des pays en proie à des conflits, ont ainsi offert des solutions novatrices mais efficaces au problème de la gouvernance dans ce nouvel environnement. En évoquant plus particulièrement le cas des problèmes apparentés de la sécurité et du développement en Afrique, ce texte pose qu'en dépit des forces qui s'exercent en sens inverse, et notamment le fait que les élites privilégient les solutions au niveau de l'État, la ‘réalité vécue' des populations est un vecteur en faveur de solutions régionales et qui feraient intervenir une palette mixte d'acteurs. Ainsi voit-on apparaître des nouvelles orientations de gouvernance qui intègrent des actions convergentes de la part d'organismes intergouvernementaux comme la Southern African Development Community (SADC) et l'Inter-Governmental Development Authority (IGAD), mais également d'autres factions non gouvernementales allant des ONG aux groupes de réflexion en passant par le monde des affaires, la compagnie De Beers par exemple.


'Militarized Commerce' in Sudan's Oilfields: Lessons for Canadian Foreign Policy

Craig Forcese

Over the last two years, the operations of Talisman Energy, Calgary, in Sudan have raised serious concerns about the role of multinational businesses in fuelling civil conflict and human rights abuses. The Talisman case amounts to the first clear collision between the Canadian foreign policy of human security and the material self-interest of a powerful Canadian company. Yet, the Talisman situation is merely the tip of the iceberg. It reflects a potentially persistent dark-side to the globalization of Canadian business, one that presents new foreign policy concerns for the Government of Canada. This article focuses on the Talisman case to illustrate the emerging issue of militarized commerce by Canadian companies and the challenge it presents to human security. The article begins by arguing that militarized commerce is an increasingly common occurrence, one that challenges conventional wisdom about the positive role of business in supporting human security and political liberalization. This article recounts the particulars of Talisman's Sudanese operations and reviews evidence that the company's presence in Sudan's oilfields was fuelling civil conflict in 1999. It describes in detail the controversy relating to the company's project and the Canadian government reaction prompted by this public scrutiny. Relying on material obtained via the Access to Information Act, the article argues that the government's response in the Talisman case was driven, in large part, by domestic economic calculations and concerns regarding the applicability of Canada's sanctions law. It queries whether, given this outcome, Canada is legally equipped to deal with instances of militarized commerce detrimental to human security. The article concludes by urging modest changes to Canada's sanctions law that would enhance the levers available to the federal government in averting another Talisman-like situation.

Depuis deux ans, les activités au Soudan de la firme de Calgary Talisman Energy portent à s'interroger sérieusement sur le rôle des multinationales dans l'aggravation des guerres civiles et des violations des droits humains. Le cas de Talisman représente la première confrontation évidente entre la politique étrangère du Canada en matière de sécurité humaine et l'intérêt matériel étroit d'une puissante compagnie canadienne. Or, la situation de Talisman n'est que la partie visible de l'iceberg. Elle fait, sur le tableau de la mondialisation de l'entreprise canadienne en général, une tache qui risque de devenir indélébile et qui présente, pour le gouvernement du Canada, des inquiétudes nouvelles en matière de politique étrangère. Cet article utilise le cas de Talisman pour illustrer le problème naissant du commerce sous protection militaire auquel se livrent des compagnies canadiennes, mais aussi l'enjeu que celui-ci représente pour la sécurité humaine. Il commence en soutenant que le commerce sous protection militaire est un phénomène de plus en plus fréquent et qui remet en cause les opinions reçues quant au rôle positif des échanges commerciaux qui seraient favorables à la sécurité humaine et à la libéralisation politique. Il décrit en détail les activités de Talisman au Soudan et analyse les éléments qui tendent à prouver que la présence de cette compagnie sur les champs pétrolifères soudanais a attisé la guerre civile en 1999. Il expose avec précision la controverse qui a entouré le projet de Talisman et la réaction du gouvernement canadien que cette mise au grand jour a provoquée. À partir de certains documents obtenus sous couvert de la Loi sur l'accès à l'information, l'auteur postule que la réponse du gouvernement dans l'affaire Talisman a été en grande partie motivée par un calcul économique et par des considérations relatives à l'applicabilité de la législation canadienne en matière de sanctions. Il se demande si, étant donné cet état de choses, le Cana a a les moyens juridiques nécessaires pour interveir dans des cas où des activités commerciales sous protection militaire seraient préjudiciable à la sécurité humaine. L'auteur conclut en exhortant le gouvernement canadien à apporter à sa législation sur les sanctions des modifications modestes, mais qui lui donneraient de meilleures armes pour éviter d'autres cas comme celui de Talisman.


Humanitarian Intervention in the Post-Cold War World: A Cautionary Tale

Michael Bonser

Any decision to undertake forceful military intervention in order to achieve humanitarian objectives will continue to be one of the most contentious issues that policy makers will face. This paper examines many of the legal/normative questions and practical considerations that policy makers will have to contend with when weighing the possibility of employing non-consensual military force to fulfil humanitarian objectives. The analysis also places the humanitarian intervention debate into the Canadian context and examines the utility of highlighting humanitarian intervention as a key element of the human security agenda. Though the author concludes that humanitarian intervention, if necessary outside of a Security Council mandate, should remain as an option for consideration in the most extreme instances of human suffering, the very nature of the subject matter precludes the development of a consistent policy framework in which a decision to intervene can be made. The serious ethical, legal and political questions this issue raises will ensure that any decisions over the use of force, even for humanitarian purposes, will continue to be exercised in an ad hoc, case-by-case and, ultimately inconsistent fashion.

Pour les décideurs politiques, l'une des questions les plus controversées demeure la décision d'intervenir militairement et par contrainte dans un but humanitaire. Ce texte analyse plusieurs des nombreuses questions à caractère juridico-normatif et les considérations d'ordre pratique que les décideurs politiques doivent prendre en compte lorsqu'ils envisagent la possibilité de recourir unilatéralement à la force militaire pour atteindre un objectif humanitaire. Cette analyse situe également le débat concernant l'intervention humanitaire dans un contexte canadien, et l'auteur s'interroge sur l'utilité qu'il y aurait de faire valoir l'intervention humanitaire comme un élément clé de l'agenda de la sécurité humaine. Quoique l'auteur arrive à la conclusion qu'une intervention humanitaire, jugée nécessaire même sans mandat du Conseil de sécurité, doit demeurer une option envisageable dans les cas de souffrance humaine les plus extrêmes, la nature même de la chose interdit l'élaboration d'un quelconque cadre de politique normatif permettant de décider d'effectuer une telle intervention. Les questions très fondamentales d'éthique, de droit et de politique qui sous-tendent le problème font que toute décision de recourir à la force, même pour des raisons humanitaires, continuera d'être prise au cas par cas, selon les circonstances et, dès lors, sans solution de continuité.


The Canadian Response to the Tiananmen Square Massacre: An Interactive Explanation

Paul Gecelovsky

In the aftermath of the Tiananmen Square massacre, people in many states called for their governments to respond. This study will explain the Mulroney government's decision to impose sanctions against China in response to the massacre in June,1989. In examining the Canadian reaction, this study also seeks to contribute to the ongoing scholarly dialogue concerning determinants of Canadian foreign policy. This study will demonstrate the usefulness of the ‘interactive approach' in combining domestic and international sources to provide a full and nuanced explanation of Canada's response to the Tiananmen Square massacre.

Dans la foulée du massacre de la place Tian'anmen, dans de nombreux pays les gens ont demandé à leur gouvernement de réagir. Cette étude explique pourquoi le gouvernement Mulroney a décidé d'édicter des sanctions contre la Chine en réponse au massacre de juin 1989. En examinant la réaction du Canada, l'auteur tente également d'enrichir le débat savant qui a cours actuellement sur les tenons de la politique étrangère du Canada. Dans son étude, il fait la démonstration de l'utilité de ‘l'approche interactive' en combinant des sources canadiennes et des sources étrangères pour offrir une explication exhaustive, quoique nuancée, de la réaction du Canada au massacre de la place Tian'anmen.


Core Labour Standards and the World Trade Organization: Labour's Love Lost

William Dymond

There is a sharp divide between developed and developing countries on the relationship between core labour standards and the international trade rules. The perceived weakness of the International Labour Organization (ILO) in enforcing its many labour standards conventions has generated demands from labour unions and other groups in many developed countries for incorporating a new labour rights obligation in the rules of the World Trade Organization (WTO). Developing countries generally reject these demands as an attempt to impose Western standards upon them as a condition of participating in international trade. Until a consensus emerges on the effective treatment of trade and labour issues, the prospects of launching a new round of multilateral trade negotiations will remain weak. The article analyses the implications of adding an obligation to respect core labour standards into the WTO in light of the architecture of the trade rules, the opportunities for developing countries to obtain relief from their obligations, the traditions of dispute settlement and the dangers of unilateral trade action. It concludes that the use of WTO rules for this purpose would damage world trade and impair the enhancement of core labour standards and urges that international discussions turn to ways of strengthening the ILO.

Il existe, entre les pays développés et les pays en développement, un contraste marqué entre les normes fondamentales régissant le travail et les règles du commerce international. La mollesse avec laquelle l'Organisation internationale du travail (OIT) semble faire appliquer ses nombreuses conventions relatives au travail a eu pour effet que, dans de nombreux pays développés, les syndicats et divers autres mouvements réclament avec insistance que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ajoute à ses règles l'obligation de respecter les droits du travailleur. Dans l'ensemble, les pays en développement s'y opposent, prétextant que cela équivaudrait à tenter de leur imposer des normes occidentales en en faisant une condition de leur participation au commerce international. Tant qu'un consensus ne se sera pas formé au sujet d'une solution efficace aux problèmes relatifs au commerce et aux normes du travail, l'éventualité d'une nouvelle série de négociations commerciales multilatérales restera incertaine. Cet article analyse les répercussions qu'aurait l'adoption par l'OMC d'une nouvelle obligation de respecter les normes fondamentales en matière de travail étant donné la configuration actuelle des règles du commerce, la possibilité pour les pays en développement d'obtenir un assouplissement de leurs obligations, les traditions en matière de règlement des différends et les dangers de l'action commerciale unilatérale. L'auteur conclut que le recours aux règles de l'OMC pour arriver à ce but nuirait au commerce mondial et ferait obstacle à l'amélioration des normes fondamentales du travail, et il exhorte à un renforcement de l'OIT par une réorientation des discussions au niveau international.


Policy Options

Canadian Centre for Foreign Policy Development


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