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Vol. 8, No. 2 (Winter 2001)

Feature Essays

Policy Options / Options politiques

Book Reviews / Critiques de livres


Growth Pains or growing Strains? The Limits of Neighbourliness and the Politicization of Canada-US Defense Industry Integration

Alistair D. Edgar

Canada_US defence economic relations receive less attention than other dimensions of bilateral security policy. Despite this relative obscurity, however, they provide an excellent case study in the quiet complexity of managing these security ties. As this article shows, domestic and international political, economic, and security issues all play roles in shaping the nature of this remarkably successful relationship. Recently, this same diverse range of influences led to a short but painful (for Canadian defence companies) rupture in that relationship. How this rupture came about, and what its resolution should suggest to us about policy options and challenges for Canada_US defence economic ties in the future, is the topic examined here. The conclusions should give cause for thought more than they do reasons for comfort.

Les relations économiques canado-américaines dans le domaine de la défense reçoivent beaucoup moins d’attention que les autres volets de la politique bilatérale en matière de sécurité. Malgré cette relative obscurité, elles offrent néanmoins une excellente étude de cas sur la complexité discrète qui caractérise leur gestion. Comme le montre cet article, les différents dossiers de politique, d’économie et de sécurité, sur le plan intérieur et international, influent tous sur la nature même de cette relation remarquablement productive. Tout récemment, cette même palette d’influences très variées a conduit à un hiatus bref, mais pénible (pour l’industrie canadienne de la défense) dans cette relation. Les causes de cette rupture, et ce que le rétablissement de la relation devrait nous apprendre au sujet des options de politique et des enjeux pour l’avenir des liens économiques canado-américains dans le domaine de la défense, sont les grands axes de ce texte dont les conclusions devraient davantage donner matière à réflexion qu’être une source de réconfort.


North American Integration and Plant Closures in Ontario

Eugene Beaulieu

Large predicted economic gains from increased North American integration were based on the notion that rationalization of production would occur in the Canadian manufacturing sector. Rationalization implies that small inefficient plants will close and larger more efficient plants will serve a larger integrated market. Whether rationalization occurred is an empirical question that is explored in this paper using an original data set on plant closures in Ontario from 1981 to 1995, the period covering the implementation of the Canada-US Free Trade Agreement (CUSTA). The paper finds that plant closures in Ontario increased significantly from 1988 to 1992 and that 80 percent of plant closures during these years were in the manufacturing sector. The large increase in the number of plant closures coincides with the implementation of CUSTA and with the 1990-92 recession. The paper finds that CUSTA played a role in the manufacturing plant closures as industries with higher levels of protection prior to CUSTA had a disproportionately high incidence of plant closures during the CUSTA implementation period. Contrary to the rationalization hypothesis, however, there is no evidence that smaller plants were more likely to close due to CUSTA. There is also no evidence that CUSTA caused foreign-owned branch plants operating in Canada to close their doors.

Les importants gains économiques qu’on escomptait de la montée de l’intégration en Amérique du Nord reposaient sur l’hypothèse d’une rationalisation correspondante de la production dans le secteur manufacturier canadien. Cette rationalisation supposerait qu’il y ait eu fermeture de petites usines insuffisamment productives au profit d’infrastructures plus grosses et plus efficaces desservant un marché intégré plus vaste. À partir de données inédites sur les fermetures d’usines en Ontario entre 1981 et 1995, c’est-à-dire la période de mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange Canada - États-Unis (ALÉ), ce texte expose la question toute empirique de savoir si cette rationalisation s’est effectivement produite. L’auteur constate qu’en Ontario, le nombre de fermetures d’usines a fortement augmenté de 1988 à 1992 et que, dans 80 pour cent des cas, ces fermetures ont été enregistrées dans le secteur manufacturier. Cette augmentation considérable coïncide avec la mise en oeuvre de l’ALÉ, ainsi qu’avec la récession de 1990-1992. L’article montre que l’ALÉ a effectivement joué un rôle en l’occurrence, dès lors que les secteurs industriels les plus protégés avant son entrée en vigueur ont affiché un nombre disproportionné de fermetures d’usines pendant la période de mise en oeuvre. Par ailleurs, contrairement à l’hypothèse de la rationalisation, rien ne prouve que l’ALÉ ait davantage compromis la viabilité des petites usines, ni provoqué la fermeture d’usines canadiennes ayant leur maison-mère aux États-Unis.


Postcards from the Outskirts of Security: Defence Professional, Semiotics, and the NMD Initative

J. Marshall Beier

Arising from a briefing tour of installations connected to the North American Aerospace Defense Command (NORAD) in Colorado Springs, Colorado, this paper offers some observations on the ways in which semiotic markers can affect group dynamics and contribute to the disciplining of dissent. Calling forth signals of recognition from the initiated – and, conversely, alienation from the uninitiated – these markers figure in the largely unconscious construction of hierarchies of belonging/non-belonging which can bear directly on whose voices are taken as authoritative. This dynamic is likened to an apparent concern with the consequences of non-belonging implied in the argument that Canada risks being frozen out of continental defence decision-making if it declines to participate in the US National Missile Defense initiative.

Résultante d’une tournée d’information dans des installations reliées au Commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord (NORAD) à Colorado Springs, dans l’État du Colorado, ce texte offre quelques observations sur la manière dont les indicateurs sémiotiques peuvent influer sur la dynamique de groupe et faciliter le rappel à l’ordre des dissidents. En faisant ressortir les signaux de reconnaissance émanant des initiés et, inversement, l’aliénation des profanes, ces indicateurs figurent dans la construction souvent inconsciente des hiérarchies d’appartenance et de non-appartenance qui peuvent avoir une incidence directe sur le choix des avis qui seront jugés péremptoires. Cette dynamique est mise en adéquation avec une préoccupation apparente pour les conséquences de la non-appartenance implicites dans l’argument voulant que le Canada risque d’être écarté du processus décisionnel relatif à la défense du continent s’il renonce à participer à l’initiative américaine de défense anti-missiles.


International(ist) Citizenship: Canada and the International Criminal Court

Antonio Franceschet and W. Andy Knight

"Good international citizenship" is a significant normative ideal for foreign policy-making, one that illuminates Canada’s role in creating a Statute for an International Criminal Court in 1998. This article expands upon the conventional meaning of this ideal by emphasizing the importance of civil society actors, moral suasion and "norm-entrepreneurship" for states that are interested in pursuing ethical goals in global society. It also demonstrates that Canada’s commitment to and diplomatic skill in reaching a strong, independent, and permanent court for individual international crimes – against the objections of the United States – is a promising instance of good international citizenship.

Le "civisme international" est un concept normatif important dans l’élaboration de la politique étrangère et qui éclaire le rôle joué par le Canada dans l’adoption, en 1998, d’un statut créant le Tribunal pénal international. Cet article fait l’exégèse de l’entendement classique de cet idéal en soulignant l’importance des acteurs de la société civile, de la persuasion morale et de "l’entrepreneuriat de norme" pour les États soucieux de faire valoir des objectifs éthiques dans la société planétaire. Il démontre également que le Canada, par son engagement, conforté par une habile diplomatie, à l’endroit de la création - malgré les objections des États-Unis - d’un tribunal permanent, puissant et indépendant pour juger les crimes internationaux, est un exemple prometteur de civisme international.


Is Canada's Human Security Policy Really the 'Axworthy' Doctrine?

Jennifer Ross

Recently retired Foreign Affairs Minister Lloyd Axworthy has done much to champion Canada’s human security policy during his four years at DFAIT. He has been acclaimed for his efforts in dealing with "new" security threats such as landmines, ethnic violence and child soldiers. This article argues that, contrary to popular perception, human security is not a new approach. The article outlines the central tenets of Canada’s current human security policy, as well as the origins of both the concept and the term "human security". It argues that the issues are in fact perennial security threats that were highlighted during the Central American wars. It examines the role of public opinion in mobilizing government action around these issues and details the concrete policy changes made in response to such pressure. The pull of regionalizing trends and the impact of the end of the Cold War are considered. The article also examines Axworthy’s role in the further articulation of this policy and traces his own involvement in the Central American crises as Opposition critic in the 1980s. While foreign policy is inevitably shaped by multiple inputs, the point of this article is to reveal the ways in which such an important re-orientation of Canadian foreign policy was profoundly influenced by a region of the world whose security concerns Canada had largely ignored before the 1980s.

Lloyd Axworthy, qui a tout récemment quitté son portefeuille de ministre des Affaires étrangères, y a été pour beaucoup dans l’avancement de la politique canadienne en matière de sécurité humaine pendant les quatre années où il a présidé aux destinées de ce ministère. Il a été louangé pour ses efforts face aux "nouvelles" menaces pour la sécurité humaine comme les mines antipersonnel, la violence ethnique et les enfants-soldats. Cet article postule que, contrairement à l’opinion répandue, la sécurité humaine n’est pas une formule nouvelle. Il expose les éléments porteurs de la politique canadienne actuelle en matière de sécurité humaine, de même que les origines et du concept, et de l’expression "sécurité humaine". Il pose que le problème tient en fait aux mêmes menaces que celles qu’avaient mises en lumière les guerres en Amérique centrale. Il montre en quoi l’opinion publique a réussi à mobiliser l’intervention de l’État dans ces dossiers et explique en détail les changements concrets de politique apportés en réponse à ces pressions. Il évoque aussi l’influence des tendances à la régionalisation et l’incidence de la fin de la guerre froide. L’auteure examine également le rôle du ministre Axworthy dans l’articulation fine de cette politique et fait remonter son engagement aux années quatre-vingt, l’époque des crises en Amérique centrale, alors qu’il était le critique de l’Opposition officielle pour les affaires étrangères. Même si la politique étrangère est invariablement animée par de multiples vecteurs, cet article entend surtout montrer en quoi une réorientation aussi importante de la politique étrangère du Canada a été profondément influencée par une région du monde dont les préoccupations en matière de sécurité avaient été, pour l’essentiel, ignorées par le Canada jusqu’aux années quatre-vingt.


Whither Colombia?

Jean-Paul Ruszkowski

In analysing the political situation in Colombia and describing the roles of the major players, the author helps the reader to understand the dynamics of violence present in the country.

Plan Colombia is described as controversial, almost exclusively focussed on the fight against narcotraffickers and financed by the US. This raises concern about the involvement of US military advisors and/or armed forces in a foreign country. Undoubtedly the illegal drug trade in Colombia must be resolved before there can be longstanding peace in Colombia. The author, however, also discusses other components of Plan Colombia, for example social development, energy and communications infrastructure, economic diversification and government reform to better serve the people of Colombia. It is important that the international community, including Canada, show solidarity with Colombia, encourage modifications to Plan Colombia as it is being implemented, and increase its involvement in the search for a durable peace in Colombia.

Par son analyse de la situation politique en Colombie et la description qu’il donne des principaux protagonistes, l’auteur permet au lecteur de mieux comprendre la dynamique de violence qui règne dans ce pays.

Cet article décrit la controverse que suscite le Plan Colombie, financé par les États-Unis et qui est axé presque exclusivement sur la lutte contre les narcotrafiquants. Ce constat porte à s’interroger sur le bien-fondé de l’intervention des conseillers militaires et des soldats américains à l’étranger. Il est manifeste que le problème du commerce illicite de la drogue en Colombie devra être réglé avant qu’on puisse espérer une paix durable dans ce pays. Par ailleurs, l’auteur évoque également d’autres volets du Plan Colombie, et notamment le développement social, l’énergie et l’infrastructure des communications, la diversification économique et la réforme des institutions publiques pour qu’elles servent mieux le peuple. Il importe que la communauté internationale, dont le Canada fait partie, se montre solidaire de la Colombie, insiste pour que des changements soient apportés au Plan Colombie tel qu’il est appliqué pour l’instant, et intervienne davantage dans la quête d’une paix durable dans ce pays.


Making Sense of Human Rights Policy on China: The Controversy Concerning China's Human Rights

Yuchao Zhu

While respecting human rights has become an accepted norm of international behavior, Asian countries like China refuse to comply with Western international human rights standards. China’s objections can be placed in the context of Asian and developing countries dissent from the notion that human rights intervention are justified. However, China does not simply reject the notion of universally applicable human rights standard per se by counter-arguments based on "Asian values", but by emphasizing socioeconomic rights, especially the right of subsistence. It should be acknowledged that the trend in China is towards greater respect for human rights in general and greater engagement over international human rights in particular. For Western countries, the way to continue improving human rights in China is to engage China. It is important to note that some human rights policies are better suited than others to promote engagement, and those perceived to undermine the sovereignty and dignity of the affected countries are doomed to fail. Canada should pursue frank dialogue, non-judgemental expression and selected responses toward China’s human rights.

Même si le respect des droits de la personne est devenu la norme communément admise sur la scène internationale, des pays d’Asie comme la Chine refusent toujours de se soumettre aux standards occidentaux en la matière. Les objections de la Chine peuvent s’inscrire dans le contexte du refus, par les pays d’Asie et les pays en développement, de la notion voulant que les interventions dans le domaine des droits de l’homme sont justifiées. Par contre, la Chine ne fait pas que rejeter le concept d’une norme universelle des droits de la personne stricto sensu en se réclamant des "valeurs asiatiques", elle le fait en invoquant aussi les droits socio-économiques, et en particulier le droit de subsistance. Force est de reconnaître qu’en Chine, un meilleur respect des droits de la personne en général, et la volonté de les mieux promouvoir sur le plan international en particulier, sont de plus en plus à l’ordre du jour. Pour les pays occidentaux, la meilleure façon de poursuivre le mouvement pour l’amélioration de la situation des droits de la personne en Chine consiste à susciter l’engagement de ce pays lui-même. À cet égard, il importe par ailleurs de signaler qu’en matière de droits de la personne, certaines politiques conviennent mieux que d’autres, et que celles qui donnent l’impression de battre en brèche la souveraineté et la dignité du pays visé sont vouées à l’échec. Il convient donc que le Canada poursuive un dialogue franc et continue, toujours sans porter de jugement, à choisir judicieusement ses actions dans le dossier des droits de la personne en Chine.


Perspectives on the Borderless World: Issues for Canada Les Enterprises canadiennes et la consolidation de la paix Globalization and Firearms: A Public Health Perspective Report from the Roundtable Expert Deployment to International Peace Operations

Canadian Centre for Foreign Policy Development


Book review