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Volume 14, Number 3 (2008)
   
Canada and the Americas: Defining Re-engagement/
Le Canada et les Ameriques : Définir le re-éngagement

Preface

Leonard J. Edwards, Deputy Minister of Foreign Affairs, Foreign Affairs and International Trade Canada

Introduction

Jean Daudelin and Laura Dawson

Feature Essays


Book Reviews / Critiques de livres



Canada’s Engagement with Democracies in the AmericasTop of Page

Maxwell A. Cameron and Catherine Hecht

Canada’s engagement with Latin America over the past two decades has been predicated on three interrelated assumptions: that the region was becoming more democratic, that it had embraced open markets, and that, as a result, it was reasonable to expect a more cooperative and pragmatic tone in inter-American affairs. These assumptions have proven deficient. Although democracy remains the preferred system of government in the region, many voters are dissatisfied with the performance of their elected governments and the records of progress in reducing poverty and inequality. Moreover, international politics in the region have become more fraught. In 2007, Conservative Prime Minister Stephen Harper proposed that Canada should "re-engage" with the Americas, and suggested that Canada offers a "third way" between market liberalism and social justice. While it is unclear what a "third way" means in this context, we suggest that democracy support in the region should reflect several key lessons of the past decades. Rather than encouraging market reforms in the hope that they generate the prosperity that sustains democracy, and in the process foster a more cooperative hemispheric community, Canada should contribute to supporting communities of citizens through policies of institutional strengthening and inclusion. Support for democracy will be less likely to feed into the pro-sovereignty backlash in the region if Canada aligns with other major donors and the priorities of multilateral institutions like the Organization of American States. Furthermore, unless Canadian policy is (and is seen to be) driven by the needs and requests of citizens in the region, there is a significant risk that it will be ineffective or perceived as unwanted interference. Re-engagement motivated by a genuine desire for fully inclusive, orderly, and just democracies, as a foundation for international peace and prosperity, is sure to resonate in the Americas.

L’engagement du Canada en Amérique latine ces deux dernières décennies reposait sur trois suppositions connexes : que la région devenait plus démocratique, qu’elle avait embrassé l’ouverture des marchés et qu’ainsi, il était raisonnable d’espérer un ton plus coopérant et pragmatique dans les affaires inter-américaines. Or, ces suppositions n’ont pas été entièrement vérifiées. Bien que la démocratie reste le système de gouvernement préféré dans la région, beaucoup d’électeurs sont insatisfaits des résultats de leur gouvernement élu et de la lenteur des progrès dans la réduction de la pauvreté et de l’inégalité. En outre, la politique internationale dans la région est devenue plus tendue. En 2007, le Premier ministre conservateur, Stephen Harper, a proposé que le Canada se « réengage » avec les Amériques et suggéré qu’il offre une « troisième voie », entre la libéralisation des marchés et la justice sociale. Sans trop savoir ce que signifie une « troisième voie » dans ce contexte, nous estimons que le soutien de la démocratie dans la région devrait refléter diverses leçons clés tirées des dernières décennies. Plutôt que d’encourager des réformes de marché dans l’espoir qu’elles engendreront la prospérité nécessaire à la démocratie et, ce faisant, renforceront une communauté hémisphérique plus coopérante, le Canada devrait aider les populations par des politiques visant le renforcement des institutions et l’inclusion. Le soutien pour la démocratie risque moins d’alimenter la réaction pro-souverainiste dans la région si le Canada se range aux côtés d’autres grands donateurs et adopte les priorités d’institutions multilatérales, tels que l’Organisation des États américains. En outre, si la politique canadienne n’est pas (et ne semble pas) inspirée par les besoins et demandes des citoyens de la région, il y a un gros risque qu’elle soit inefficace ou perçue comme une ingérence indésirable. Un réengagement motivé par un véritable désir de voir s’épanouir des démocraties justes, pacifiques et inclusives afin de garantir la paix internationale et la prospérité serait certainement bien perçu dans les Amériques.


Canada, Latin America, Colombia, and the Evolving Policy AgendaTop of Page

Stephen J. Randall and Jillian Dowding

This paper provides an overview and analysis of recent Canadian policy toward Latin America, with specific attention to Colombia and the security agenda associated with its role in international narcotics trafficking, its long standing guerrilla insurgency, and the emergence over the past few decades of major paramilitary forces, each of which have been labeled as terrorist organizations. The point of departure in the paper is the renewed focus on Latin America which has been articulated by the Conservative government of Stephen Harper, reflected not only in his brief but high profile official visits to Colombia, Chile, Haiti, and Barbados in mid-2007 but also in speeches in which he reiterated Canada’s commitment to “active and sustained re-engagement with the hemisphere to advance security, prosperity and democracy."
  Although the basic orientation and goals of Canadian policy have not changed, the current Conservative government has wed the softer power dimensions of the former Liberal government’s approach to human security to a more practical economic and defence-oriented understanding of Canada’s security agenda in Latin America. The underlying assumptions behind policy are straightforward. Open trade and investment regimes promote economic development, which in turn contributes, along with other concrete measures, to alleviation of poverty and conflict, as well as to improving the security environment.
  The primary goals of Canadian policy toward Colombia have not changed in the past decade even though the Harper government has given far more public attention and profile to those goals. The objective has been consistently to work with Colombian authorities to strengthen the state, improve the judicial process to reduce impunity, promote peacebuilding and a negotiated settlement to the armed conflict. Policy priorities include counterterrorism, combating organized crime, and in particular addressing the serious challenges associated with international narcotics trafficking. In recent years Canadian officials have also been addressing challenges of aviation and maritime security.

Ce texte offre un aperçu et une analyse de la politique canadienne récente vis-à-vis de l’Amérique latine et porte une attention particulière sur la Colombie et la question de sécurité associée à son rôle dans le trafic international de la drogue, aux guérillas et à l’émergence, au cours des dernières décennies, d’importantes forces paramilitaires qui ont toutes été qualifiées d’organisations terroristes. Les auteurs commencent par constater que le gouvernement conservateur de Stephen Harper a semblé vouloir mettre l’accent sur l’Amérique latine, non seulement par les visites officielles brèves mais remarquées du Premier ministre en Colombie, au Chili, en Haïti et à la Barbade, au milieu de l’année 2007 mais également dans ses discours où il a confirmé l’engagement du Canada à « se ré-engager activement dans l’hémisphère pour faire progresser la sécurité, la prospérité et la démocratie ».
  Bien que l’orientation fondamentale et les objectifs de la politique canadienne n’aient pas changé, le gouvernement conservateur a adopté un programme de sécurité en Amérique latine plus orienté sur l’économie et la défense. Les arguments étayant cette politique sont très simples. Des régimes de libre-échange et d’investissement favorisent le développement économique qui, à son tour, contribue, avec d’autres mesures concrètes, à l’atténuation de la pauvreté et des conflits ainsi qu’à une meilleure sécurité.
  Les objectifs fondamentaux de la politique canadienne vis-à-vis de la Colombie n’ont pas changé au cours de la dernière décennie, même si le gouvernement Harper en a fait beaucoup plus de cas. L’objectif a toujours été de travailler avec les autorités colombiennes à renforcer l’État, améliorer le processus judiciaire en vue de réduire l’impunité, favoriser la paix et un règlement négocié du conflit armé. Les priorités sont entre autres la lutte contre le terrorisme, contre le crime organisé et, en particulier, les gros problèmes associés au trafic international de la drogue. Ces dernières années, les fonctionnaires canadiens se sont également penchés sur les questions de sécurité aérienne et maritime.


Canada and the Caribbean Community: Prospects for an Enhanced Trade ArrangementTop of Page

Ramesh Chaitoo and Ann Weston

In July 2007, Canada and the fifteen members of CARICOM announced negotiations to strengthen their trade relationship. Here we assess their respective interests in what we call an Enhanced Trade Arrangement (ETA), drawing on a review of (i) bilateral trade and investment flows, and (ii) the models used in agreements they recently concluded with third countries. For Canada, these include a series of free trade agreements (FTAs) with strong provisions on goods, services, and investment, while for CARICOM, particularly relevant is the Economic Partnership Agreement (EPA), which it was able to negotiate with the European Union, a much larger trading partner than Canada. Drawing on elements of the EPA, we identify innovative aspects that will help to define an ETA between CARICOM and Canada that both contributes to development in CARICOM and deepens commercial relations with Canada. We address trade in goods, services (including a special protocol on labour cooperation to cover temporary labour programs), standards, innovation, investment (including investment promotion and social obligations) and environmental cooperation.

En juillet 2007, le Canada et les quinze membres de la CARICOM ont annoncé des négociations visant à renforcer leurs relations commerciales. Nous évaluons ici leurs intérêts respectifs dans ce que nous appelons un Accord commercial amélioré (ACA), après avoir examiné (i) les flux de commerce bilatéral et d’investissement et (ii) les modèles utilisés dans les accords récemment conclus avec des pays tiers. Pour le Canada, il y a notamment une série d’accords de libre-échange (ALE) comportant des dispositions fermes concernant les biens, services et investissements, alors que pour la CARICOM, il y a surtout l’Accord de partenariat économique (APE) négocié avec l’Union européenne, partenaire commercial beaucoup plus important que le Canada. Puisant dans l’APE, nous signalons certains aspects novateurs qui pourront aider à définir un ACA entre la CARICOM et le Canada qui à la fois contribuera au développement au sein de la CARICOM mais aussi approfondira les relations commerciales avec le Canada. Nous nous penchons sur le commerce des biens, services (notamment un protocole spécial sur la coopération en matière de main-d’oeuvre afin de couvrir les programmes temporaires de main-d’oeuvre), les normes, l’innovation, l’investissement (notamment la promotion de l’investissement et les obligations sociales) et la coopération environnementale.


Au-delà des maquilas : l’investissement direct canadien au MexiqueTop of Page

Mathieu Arès

En synthétisant l’essentiel des études et données statistiques disponibles, ce texte se veut un premier effort de compréhension du phénomène de l’internationalisation des firmes canadiennes. L’étude du cas mexicain appuie l’idée – et en dépit du nombre grandissant d’entreprises – que pour l’essentiel l’actif canadien au Mexique est l’affaire de quelques grandes entreprises. Ce serait notamment le cas dans les services financiers, l’équipement de transport et celui de l’édition. Le fait que la plupart de ces entreprises soient déjà au Canada des leaders dans leur domaine appuie l’hypothèse de la saturation du marché national et de la volonté de jouir d’avantage spécifique pour percer de nouveaux marchés. Une certaine concentration de l’IDE canadien dans le domaine des services plaide également pour cette hypothèse. Ainsi, contrairement à l’idée souvent véhiculée, pour un bon nombre de firmes canadiennes, l’attrait de la production en zone franche ne constitue pas la raison première pour investir au Mexique.

This article summarizes the main studies and statistical data available, and is intended to be an initial attempt at understanding the phenomenon of the internationalization of Canadian firms. Despite the growing number of Canadian companies in Mexico, a study of the situation in Mexico supports the idea that most Canadian assets in Mexico belong to a few large companies. They are involved in sectors such as financial services, transportation equipment, and publishing. The fact that most of these companies are already industry leaders in Canada supports the theory that the national market is saturated and these firms are seeking specific advantages in order to break into new markets. Some Canadian FDI concentration in the service sector also argues for this hypothesis. Consequently, contrary to the idea that is often put forward, for many Canadian firms the attraction of producing goods and services in a duty-free zone is not the main reason for investing in Mexico


Canada’s Approach to Democratization in Haiti: Some Reflections for the Coming YearsTop of Page

Yasmine Shamsie

This paper explores the ideological and theoretical assumptions about democratization that inform Canada’s work in Haiti. It argues that Canada’s approach to democratic change assumes a top-down process that prioritizes the development of sound institutional practices. This "institutional modelling" approach has a tendency to over-value stability during the democratic transition, which can permit elite power structures to remain undisturbed. Further, branding Haiti a "fragile" state, in other words the security-centred focus we have adopted to post-conflict countries, has intensified our bias toward order. Our approach also directs inadequate attention to socio-economic structures of power. If Canada is seeking to empower those who historically have been marginalized through its democracy aid, it will need to begin by acknowledging that upsetting structures of power and authority is a messy and chaotic business, rather than a technocratic and orderly undertaking.

Cet article porte sur les suppositions idéologiques et théoriques concernant la démocratisation qui guident l’oeuvre du Canada en Haïti. L’auteur avance que le Canada estime que le changement démocratique doit venir d’en haut et donner la priorité à l’élaboration de bonnes pratiques institutionnelles. Ce parti pris pour le « modèle institutionnel » a tendance à surestimer la stabilité en période de transition démocratique et à laisser les structures élitistes intactes. En outre, en qualifiant Haïti d’État « fragile », autrement dit en concentrant nos efforts sur la sécurité comme nous le faisons dans les pays ayant connu des conflits, nous avons intensifié notre préjugé en faveur de l’ordre public. Nous ne prêtons pas non plus suffisamment attention aux structures socioéconomiques du pouvoir. Si le Canada veut aider ceux qui ont traditionnellement été marginalisés à se prendre en main par ses efforts de démocratisation, il devra commencer par reconnaître que déstabiliser les structures hiérarchiques et l’autorité entraîne des chambardements imprévisibles et n’est pas une entreprise technocratique et ordonnée.


The Corporate Social Responsibility of Canadian Mining Companies in Latin America: A Systems PerspectiveTop of Page

Julia Sagebien, Nicole Lindsay, Peter Campbell, Rob Cameron, and Naomi Smith

This paper examines the corporate social responsibility (CSR) initiatives of Canadian mining activity in Latin America at the turn of the 21st century as existing within a broader political economic system. Given the magnitude of this activity, efforts and instruments that enhance the positive impacts of mining and minimize negative externalities should be of crucial concern for Canadian foreign policy makers. We suggest that CSR, by itself, is not an effective risk-management strategy for companies, affected communities, or host nations, nor does CSR alone contribute sufficiently to genuinely sustainable development goals. Rather, by contextualizing CSR efforts in the mining industry as influenced by a variety of public (state), private (corporate), supranational, non-governmental organizations, and citizen actors and allies, all actors can more effectively support and enable corporate-led initiatives that respect human and labour rights and ecological limits, and contribute to sustainable development. While the authors view voluntary CSR as a positive step towards this goal, our analysis of the context within which Canadian companies operate suggests that greater diplomatic oversight and support is warranted in order to enhance the uneven efficacy of corporate initiatives.

Cet article porte sur les initiatives prises par l’industrie minière canadienne en Amérique latine en matière de responsabilité civile de l’entreprise (RSE) au début du XXIe siècle, dans un contexte politico-économique plus large. Étant donné l’ampleur de l’activité minière, les efforts et moyens qui accroissent l’incidence positive de l’extraction minière et minimisent les retombées négatives devraient revêtir une importance cruciale pour les responsables canadiens de la politique étrangère. Nous estimons que la RSE n’est pas en soi une stratégie efficace de gestion des risques pour les entreprises, les populations touchées ni les nations hôtes et qu’elle ne peut, à elle seule, contribuer suffisamment à des objectifs de développement réellement durables. Ces efforts de RSE dans l’industrie minière devraient plutôt être considérés dans le contexte de l’influence qu’ont tout un éventail d’organisations publiques, privées, supra- nationales, non gouvernementales, de citoyens et alliés. C’est tous ensemble qu’il faut soutenir les initiatives d’entreprises qui respectent les droits de l’homme et du travail et contribuent au développement durable en considérant les limites écologiques. Si les auteurs jugent que l’exercice volontaire de la RSE est une étape positive dans la poursuite de cet objectif, après avoir analysé le contexte dans lequel les entreprises canadiennes opèrent, ils constatent qu’une surveillance et un soutien diplomatiques accrus seraient utiles pour accroître l’efficacité générale des initiatives des entreprises.