Melovivi ou le piège : Frankétienne à Montréal
Théâtre littéraire
ACHAT DE BILLET : 23 septembre
ACHAT DE BILLET : 24 septembre
Texte et mise en scène : Frankétienne
Distribution : Frankétienne et Garnel Innocent
Une présentation du 16e Festival international de la littérature (FIL) en collaboration avec le Studio littéraire
Quelques jours après le séisme qui a secoué Haïti en janvier 2009, l’écrivain Dany Laferrière livrait un témoignage bouleversant dans lequel il racontait : « Nous sommes passés voir le grand Frankétienne, qui avait sa maison fissurée et qui était en larmes ». Juste avant le séisme, il répétait le solo d'une de ses pièces de théâtre qui évoque un tremblement de terre à Port-au-Prince. Il m'a dit : "On ne peut plus jouer cette pièce." Je lui ai répondu : "Ne laisse pas tomber, c'est la culture qui nous sauvera. Fais ce que tu sais faire." Ce tremblement de terre est un événement tragique, mais la culture, c'est ce qui structure ce pays. Je l'ai incité à sortir en lui disant que les gens avaient besoin de le voir. Lorsque les repères physiques tombent, il reste les repères humains. Frankétienne, cet immense artiste, est une métaphore de Port-au-Prince. Il fallait qu'il sorte de chez lui. Cette pièce c’est « Melovivi » (en créole) ou « Le piège » (en français) que Frankétienne a fini d’écrire en novembre 2009, deux mois avant la secousse. Elle raconte, de façon prémonitoire, l’histoire de deux individus enfermés, prisonniers dans un espace délabré, dévasté, sans issue, à la suite d’un désastre. Pour ne pas crever dans ce lieu d’enfermement, ces deux hommes parlent, déparlent, délirent sur les malheurs provoqués par les prédateurs de la planète. De l’un à l’autre, ce n’est que « planète en brisure », « terre qui vire et chavire », « ténèbres extravagantes à travers les gonds brisés des séismes dévergondés ».
Ce spectacle a été créé à Paris le 24 mars 2010 à l’Unesco avant d’être présenté en plein air le 24 avril 2010 au Parc Historique de la Canne à Sucre de Port-au-Prince puis le 23 mai 2010 à Saint-Malo au festival Étonnants Voyageurs.
Jeudi 23 et vendredi 24 septembre, à 20 h
Cinquième Salle de la Place des Arts
24 $ / 18 $ (25 ans et moins / 65 ans et plus)

CE QU’ILS EN ONT DIT :
Frankétienne ne joue pas du théatre. Il devient son texte. Il vit ce personnage émergé de ses tripes, à la démesure du drame ténébreux jailli « des gonds brisés des séismes dévergondés ». Un seul Frankétienne pour aujourd'hui, ce monde et l'éternité. Car Frank est éternité. Il naît dans son oeuvre, vit son oeuvre, meurt dans ses angoisses justifiées pour son petit pays, renaît avec cette énergie qui le caractérise.
Savannah Savary
Le Nouvelliste
Une pièce sur le chaos du monde, sur la planète qui saigne. Le grand désordre écologique. Le grand désordre, tout court. Un texte porté par la langue volcanique du poète, un torrent de mots en fusion, une alchimie de français et de créole, une coulée de fulgurances et d’éclats poétiques.
Thierry Leclère
Télérama
Photo: Philippe Bernard
Frankétienne et Garnel Innocent sur scène
2010
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