Vol. 8, No. 1 (Fall 2000)
Feature Essays
- The Axworthy Years: Humanist Activism and Public Diplomacy
Steve Lee - Canada's Constructivist Foreign Policy: Building Norms for Peace
Peter Howard and Reina Neufeldt - Children and Violent Conflict: Meeting the Challenge of Diversity
Erin Baines and Barry Burciul - Codes of Conduct and Children in Armed Conflict
Mark Malan and Deirdre van der Merwe - Canadian Peacebuilding in the Middle East: Case Study of the Canada Fund in Israel/Palestine and Jordan
Tami Amanda Jacoby - La sécurité humaine et la société civile: la politique canadienne de contrôle des armes légères
France Gaudreault - Sleeping with the ‘Enemy'?: Government Funding of NGOs in Bosnia-Herzegovina
Sarah Tarry - Practising Democratic Foreign Policy: DFAIT's Consultations with Canadians
John Hay - Report of the Canadian Ecumenical Delegation on Religious Freedom in the People's Republic of China
Máire O'Brien
Book Reviews / Critiques de livres
The Axworthy Years: Humanist Activism and Public Diplomacy
Steve Lee
Lloyd Axworthy's legacy as Foreign Affairs Minister includes a wide range of foreign policy initiatives from the treaty to ban anti-personnel landmines to the establishment of an International Commission on Interventions and Sovereignty. Much of Axworthy's activism can be seen through his human security perspective. His understanding of Canada's interests and international relations also includes his belief that Canada has significant "soft power" assets, such as ideas, admired values, communications leadership, and strong diplomacy, education and civil society. These perspectives contribute to Canada's ability to "tip" international affairs in desired directions.
Axworthy also recognizes that the Canadian public must be at the heart of foreign policy and that public diplomacy is a powerful new tool in international affairs.
L'héritage que laissera Lloyd Axworthy comme ministre des Affaires étrangères comprend des initiatives de politique étrangère fort diverses, de la convention d'interdiction des mines antipersonnel à la création d'une Commission internationale de la souveraineté et de l'intervention. Une grande partie de l'activisme d'Axworthy se manifestait dans sa perspective axée sur la sécurité humaine. À propos des intérêts du Canada dans les relations internationales, il estimait également que le Canada avait des atouts non négligeables sur le plan de la « puissance douce », à savoir des idées, des valeurs admirées, la capacité de diriger par la communication, sans oublier la force de sa diplomatie, de son système d'éducation et de sa société civile. C'est grâce à ces perspectives, notamment, que le Canada peut infléchir les affaires internationales dans le sens voulu. Il a aussi reconnu que le public canadien doit être au coeur de la politique étrangère et que la diplomatie publique est un nouvel outil puissant dans les affaires internationales.
Canada's Constructivist Foreign Policy: Building Norms for Peace
Peter Howard and Reina Neufeldt
Canada's "selective foreign policy" focuses foreign policy initiatives on issues that benefit both Canada's national interest and international society as a whole. The human security agenda supported by Foreign Affairs Minister Lloyd Axworthy provides a focal point for these foreign policy efforts. Using a constructivist approach to international relations, this paper offers a theoretical perspective on how Canada's foreign policy shapes international norms of human security by acting as a "tipping agent" in the process of norm creation. The authors situate this analysis in a brief review of Canadian foreign policy literature, including the concept of human security; provide an overview of relevant constructivist literature; and detail a theoretical understanding of how Canada "tips" international norms. They then examine three cases in which Canadian foreign policy helped promulgate new international norms – the ban on land mines, efforts to regulate the trafficking of small arms and light weapons, and the International Criminal Court – and conclude with a discussion of the implications of this research.
La « politique étrangère sélective » du Canada oriente les programmes en matière de politique étrangère dans des directions favorables à la fois aux intérêts nationaux du Canada et à la société internationale dans son ensemble. Le programme de la sécurité humaine qu'appuie le ministre des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, fournit un pôle autour duquel gravitent ces efforts enmatière de politique étrangère. Grâce à une approche constructiviste des relations internationales, nous offrons une perspective théorique sur la façon dont la politique étrangère canadienne façonne les normes internationales de la sécurité humaine en faisant office « d' orienteur » dans le processus de création de normes. Nous situons cette analyse à l'intérieur d'une brève revue de la littérature canadienne dans le domaine de la politique étrangère, notamment du concept de la sécurité humaine. Nous brossons ensuite un tableau de la littérature constructiviste pertinente; enfin, nous expliquons en détail notre compréhension théorique de la façon dont le Canada s'y prend pour influencer les normes internationales. Ensuite, nous étudions trois cas où la politique étrangère canadienne a contribué à promulguer de nouvelles normes internationales, soit l'interdiction des mines terrestres, les efforts en vue de réglementer le trafic des armes légères et la Cour pénale internationale, puis nous concluons par la discussion des incidences de ces travaux.
Children and Violent Conflict: Meeting the Challenge of Diversity
Erin Baines and Barry Burciul
This paper is based on a research project commissioned by the Canadian Centre for Foreign Policy Development. The objectives of the project were to conduct a survey and study of the efforts of states, multi-lateral institutions, NGOs and civil youth organizations in conflict and post-conflict situations with a view to formulating policy proposals of interest to the Canadian government. In this paper, current theoretical and practical approaches to issues of children in armed conflict are situated within the international policy and political environments. The paper emphasizes the need to understand issues of children in armed conflict through the lens of diversity; i.e., to explore differences (such as age, ability, location) among children and adolescents which require unique responses. Where possible, it prompts the reader to consider critical questions relating to issues of children in armed conflict, and to challenge common assumptions regarding this issue. The paper provides a series of general policy recommendations which in principle should guide any policy or program regarding children in armed conflict. The paper then concludes with a series of policy recommendations based on different stages of a conflict cycle: before conflict, during conflict and after conflict.
Cet article est fondé sur un projet de recherche commandé par le Centre canadien pour le développement de la politique étrangère. Le projet avait pour objectif d'effectuer une étude et enquête sur les efforts déployés par les États, les institutions multilatérales, les ONG et les organisations civiles de jeunes dans les situations de conflit et postérieures à un conflit afin de formuler des énoncés de politique présentant un intérêt pour le gouvernement du Canada. Dans cet article, les approches théoriques et pratiques actuelles des questions des enfants dans les conflits armés se situent dans le cadre de la politique internationale et le cadre politique proprement dit. Le document souligne le besoin d'appréhender les questions des enfants dans les conflits armés sous l'angle de la diversité c'est-à-dire d'étudier les différences (comme l'âge, les capacités, le lieu) entre les enfants et adolescents qui appellent des réponses uniques. Il incite, là où c'est possible, le lecteur à examiner les questions critiques relatives à tout le thème des enfants dans les conflits armés et de remettre en doute les idées toutes faites à cet égard. L'article fournit une série de recommandations générales qui, en principe, devraient guide tout programme ou politique concernant les enfants dans les conflits armés. L'article conclut par une série de recommandations de principe fondées sur les différentes étapes du conflit : avant, pendant et après le conflit.
Codes of Conduct and Children in Armed Conflict
Mark Malan and Deirdre van der Merwe
The paper outlines existing initiatives aimed at the protection of children in armed conflict and argues that they should be complemented by a voluntary code of conduct. There are three broad areas where codes of conduct can have a possible positive impact on the plight of children in armed conflict: humanitarian action (code of conduct of ICRC, and the SPHERE project), small arms (International Code of Conduct on Arms and Transfers, Wassenaar Arrangement of 1996, European Union's 1998 Code of Conduct governing illicit transfers of conventional arms, and others), and incorporating and emphasising the rights of children in armed conflict in military codes of conduct. The aim of this paper is to provide a brief overview of the status of international legal instruments, and to deliberate on the perceived utility of ethical codes in general, as a prelude to examining the notion of developing a code that specifically guides the conduct of military forces and individual soldiers towards children in situations of armed conflict.
Cet article décrit les initiatives actuelles visant à protéger les enfants dans les conflits armés et soutient qu'un code de conduite volontaire devrait les compléter. Il existe trois grands secteurs dans lesquels les codes de conduite peuvent avoir un effet positif sur la situation critique des enfants dans les conflits armés : l'action humanitaire (code de conduite du CICR et projet SPHERE), les armes légères (Code de conduite international sur les armes et les transferts, Accord de Wassenaar de 1996, Code de conduite de 1998 de l'Union européenne régissant les transferts illicites d'armes conventionnelles et autres), et l'incorporation des droits des enfants dans les conflits armés dans les codes de conduite militaires. Cet article a pour but de donner un bref aperçu de l'état actuel des instruments juridiques internationaux et de traiter de la perception de l'utilité des codes d'éthique en général, avant de considérer l'élaboration d'un code guidant spécifiquement la conduite des forces militaires et des soldats envers les enfants dans les situations de conflits armés.
Canadian Peacebuilding in the Middle East: Case Study of the Canada Fund in Israel/Palestine and Jordan
Tami Amanda Jacoby
Post-Cold War Canadian foreign policy is characterized by new methods and philosophies of engagement in international zones of conflict. This reorientation takes place against the background of new forms of armed conflict and sources of insecurity in the international system. This article explores the transition in Canadian foreign policy from peacekeeping to peacebuilding, and from national security to a human security agenda, based on a case study of the Canada Fund for Dialogue and Development (CFDD) in Israel/Palestine and Jordan. The intention of this research is to assess how a current foreign policy initiative has played out in a specific zone of conflict and in relation to the local and indigenous concerns of recipients of Canadian funding.
La politique étrangère canadienne d'après-guerre froide se caractérise par de nouvelles méthodes et philosophies d'engagement dans des zones de conflit internationales. Cette réorientation survient dans le contexte de nouvelles formes de conflits armés et de nouvelles sources d'insécurité dans le système international. Cet article explore le passage, en politique étrangère canadienne, du concept de maintien de la paix à celui de consolidation de la paix, et d'un programme de sécurité nationale à un programme de sécurité humaine, inspiré par une étude de cas réalisée par le Fonds du Canada pour le dialogue et le développement en Israël/Palestine et en Jordanie. Ces travaux visent à évaluer de quelle façon une initiative actuelle en matière de politique étrangère s'est déroulée dans une zone de conflit donnée et par rapport aux préoccupations locales et indigènes des bénéficiaires de subventions canadiennes.
La sécurité humaine et la société civile : la politique canadienne de contrôle des armes légères
France Gaudreault
Suite au succès rencontré lors de la campagne pour bannir l'utilisation des mines antipersonnel, le gouvernement canadien s'est intéressé au problème de la prolifération des armes légères dans une perspective de sécurité humaine. Certains voyaient émerger, dans cette reconnaissance par l'État canadien du rôle d'acteurs non étatiques à la gestion d'un problème de sécurité international, une nouvelle forme de multilatéralisme s'articulant autour de la participation de la société civile. Dans la mesure où la définition d'un problème constitue une étape centrale dans l'élaboration de politiques de sécurité, notre objectif est d'explorer davantage la participation des acteurs sociétaux à cette définition. Ainsi, notre effort de recherche ne porte pas tant sur les relations entre la société civile et l'État dans l'application de la politique de sécurité humaine du gouvernement canadien « sur le terrain » que sur la définition d'un problème particulier envisagé sous cet angle. Nous allons privilégier l'étude du cas des armes légères et de petit calibre. Cette dimension nous est apparue intéressante dans la mesure où les limites de la collaboration entre la société civile et l'État au niveau de la formulation ou de l'élaboration de politique de sécurité humaine – et dans une plus large mesure à la politique étrangère canadienne – ne semble pas faire l'objet d'un consensus.
Following the successful campaign to ban the use of anti-personnel mines, the Government of Canada has turned to the problem of small arms proliferation in the context of human security. According to some observers, we see emerging in Canada's recognition of non-state actors a new form of multilateralism that hinges on the participation of civil society. To the extent that the definition of the problem constitutes a major step in developing security policies, the goal of this paper is to further explore the participation of societal actors in this defining process. As such, this research focusses not so much on the relationship between civil society and the state in enforcing the Canadian government's human security policy "in the field", as on defining a specific problem considered from this perspective. The focus is on the case of small arms. This aspect appears worthy of study as there seems to be no consensus on exactly how much cooperation there should be between civil society and the state when it comes to formulating and developing human security policy – and to a greater extent – Canadian foreign policy.
Sleeping with the 'Enemy'?: Government Funding of NGOs in Bosnia-Herzegovina
Sarah Tarry
An implication of the New Policy Agenda is the development of stronger linkages between NGOs and official aid agencies as a result of increased donor funds. Many observers in the mainstream literature have suggested that public funding sacrifices NGOs' values, autonomy, and ability to affect positive change. The purpose of this paper is to examine the extent to which these concerns are justified in the context of CIDA's financial support of two differently sized NGOs – CARE Canada and the International Centre for Community Based Rehabilitation (ICACBR) – in Bosnia-Herzegovina throughout the post-conflict period. The author argues that this literature is limited in three respects. First, several of the assumptions are empirically inaccurate in the Canadian case; second, some of the policy prescriptions offered are neither theoretically nor practically constructive; and finally, the critiques of the donor-NGO relationship are based on a comparison with an idealistic conception of an NGO that competition for private and public sources of funding is increasingly undermining. The author proposes that this normative bias can be remedied through reconceptualizing publicly funded NGOs as being value-oriented Public Service Contractors.
Le nouveau programme d'élaboration des politiques a pour conséquence le renforcement des liens entre les ONG et les agences d'aide officielles en raison d'un financement accru de la part des donateurs. De nombreux observateurs dans la littérature de grande diffusion ont affirmé que le financement public se faisait au détriment des valeurs et de l'autonomie des ONG en nuisant à leur aptitude à apporter des changements positifs. Je me propose d'examiner dans quelle mesure ces préoccupations sont justifiées dans le contexte de l'aide financière accordée par l'ACDI à deux ONG de taille différente – CARE Canada et l'International Centre for Community Based Rehabilitation (ICACBR) – en Bosnie-Herzégovine pendant toute la période qui a suivi le conflit.
Je soutiens que l'affirmation de ces observations est limitée à trois égards. Premièrement, plusieurs des postulats sont empiriquement inexacts dans le cas du Canada; deuxièmement, certaines des orientations des politiques présentées ne sont constructives ni sur le plan théorique ni sur le plan pratique; troisièmement, la critique des relations entre les bailleurs de fonds et les ONG est fondée sur une conception idéaliste de ces organisations voulant que la concurrence à l'égard des sources privées et publiques de financement soit de plus en plus paralysante. Je considère que ce parti pris normatif peut être corrigé par une reconversion des ONG financées par des fonds publics en entrepreneurs de la fonction publique, axés sur la valeur.
Practising Democratic Foreign Policy: DFAIT's Consultations with Canadians
John Hay
DFAIT has formally accepted the principle of public participation in foreign policy – but what of practice? Effective public consultation can improve policy from conception to execution and evaluation, and strengthen DFAIT in its relations with other departments and other governments. In practice, however, DFAIT does not yet sufficiently finance and conduct public consultation and collaboration. Specific corrective actions are recommended.
Le MAECI a officiellement accepté le principe de la participation du public à la politique étrangère – mais qu'en est-il en pratique? De bonnes consultations peuvent améliorer la politique (de sa conception à l'exécution et l'évaluation) et consolider le MAECI dans ses relations avec d'autres ministères et gouvernements. En pratique, cependant, le MAECI ne finance ni ne mène assez de consultations avec le public. Même chose pour ce qui est de la collaboration. Des correctifs spécifiques sont recommandés.
Report of the Canadian Ecumenical Delegation on Religious Freedom in the People's Republic of China
Máire O'Brien
The contentious issue of religious freedom in China does not often enjoy balanced reporting in the Western press. The following Report of the Canadian Ecumenical Delegation on Religious Freedom in the People's Republic of China reflects a sensitivity to Canadian and Chinese church partnerships and details some of the findings that emerged from a number of intensive meetings. The delegation which travelled to China in the fall of 1999 attempted to redress the imbalance in public knowledge of religious freedom in the PRC by meeting with Catholics and Protestants from the parish to the leadership level and with government officials responsible for the enforcement of religious policy in China, and disseminating this knowledge to its secular and non-secular constituency. Though the report is limited in its scope, it is seen as an element in Canada's efforts to build a constructive and effective human rights dialogue with China.
La question controversée de la liberté religieuse en Chine n'est pas toujours traitée de façon équilibrée dans la presse occidentale. Le rapport suivant de la Délégation oecuménique canadienne sur la liberté religieuse dans la République populaire de Chine reflète une certaine sensibilité aux partenariats religieux canadiens et chinois et traite en détail certains des résultats qui se sont dégagés de nombreuses réunions intensives. La délégation qui s'est rendue en Chine à l'automne 1999 a cherché à redresser le déséquilibre dans les connaissances publiques sur la liberté religieuse en RPC en rencontrant des Catholiques et des Protestants du niveau paroissial jusqu'au niveau de direction et des fonctionnaires gouvernementaux responsables de la mise en oeuvre de la politique religieuse en Chine et en transmettant les connaissances acquises à leurs membres séculiers ou non. Même si le rapport est de portée limitée, il est perçu comme l'un des efforts canadiens visant à établir avec la