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Vol. 7, No. 1 (Fall 1999)

Feature Essays

Book Reviews / Critiques de livres


The Human Security Paradigm Shift: A New Lens on Canadian Foreign Policy? Report of the University of British Columbia Symposium on Human Security

Heather Owens and Barbara Arneil

Human security is a new concept in defining foreign policy objectives. The concept is central to Canadian foreign policy in the late 1990s. It has been defined as "safety for people" including safety from the excesses of governments. There are, however, different understandings of the concept and discussions in the academic and policy communities about the application of a human security lens to foreign policy. In June, 1999, the Canadian Centre for Foreign Policy Development (CCFPD) and the Institute for International Relations (UBC) brought together at a roundtable academics, government officials and others at the University of Toronto to explore the concept and the application of human security to foreign policy needs. Participants included Andrew Mack, Director of the Strategic Planning Unit in the office of the Secretary-General of the UN, Barbara Arneil, University of British Columbia and Don Hubert from the Department of Foreign Affairs and International Trade.

La sécurité humaine est un concept nouveau dans la définition des objectifs de politique étrangère, et ce concept a été, pendant cette fin de décennie, au coeur même de la politique étrangère du Canada. Il sous-tend en substance la nécessité qu'il y a de protéger la personne humaine, notamment contre les excès des gouvernements. Par ailleurs, il en existe différents entendements, et différentes interprétations de la façon dont ce prisme devrait s'appliquer à la politique étrangère se dégagent du discours des milieux de la recherche et du monde de la politique. En juin 1999, le Centre canadien pour le développement de la politique étrangère (CCDPÉ) et l'Institute for International Relations (UBC) ont réuni à l'Université de Toronto une table ronde de chercheurs, de fonctionnaires et d'autres intervenants pour analyser ce concept de la sécurité humaine ainsi que son application aux impératifs de la politique étrangère. Au nombre des participants figuraient notamment Andrew Mark, le directeur du service de la planification stratégique du bureau du Secrétaire général de l'ONU, Barbara Arneil de l'Université de Colombie-Britannique et Don Hubert du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.


Lessons Learned from the Kosovo Crisis

Marketa Geislerova

The deteriorating situation in Yugoslavia in early 1999, leading to the NATO-Kosovo conflict, brought into sharp focus some of the most perplexing problems in international affairs at the end of the conflict-filled 20th Century. Can there be a just war? When? What are the moral, legal, strategic and political criteria for weighing humanitarian and human security interests against the traditional cornerstones of international relations and foreign policy: national sovereignty, territorial integrity and the UN Charter? How does Canada respond to these questions and is it possible to set a policy development course? These are among the themes addressed at the CCFPD symposium hosted by the Human Rights Research and Education Centre (University of Ottawa). Participants included Nobel Laureate John Polanyi, General Michel Maisonneuve, human rights professor Errol Mendes, peace activist Metta Spencer, and Heidi Hulan, policy advisor to the Minister of Foreign Affairs. The discussion is summarized by Marketa Geisler, rapporteur for the CCFPD.

La dégradation de la situation au Kosovo au début de 1999, qui allait d'ailleurs entraîner le conflit entre le Kosovo et l'OTAN, a concentré toutes les attentions sur certains des problèmes les plus troublants qui caractérisent les affaires internationales en cette fin de siècle marquée par les conflits. Une guerre peut-elle être juste? Dans quelles circonstances? Quels sont les critères moraux, juridiques, stratégiques et politiques qui permettent d'opposer les impératifs de l'action humanitaire et de la sécurité humaine aux grands piliers traditionnels des relations internationales et de la politique étrangère que sont la souveraineté nationale, l'intégrité territoriale et la Charte de l'ONU? Comment le Canada répond-il à ces interrogations, et est-il possible d'imprimer un cap correspondant à l'élaboration d'une politique? Ces thèmes sont au nombre de ceux qui ont été étudiés lors du colloque du CCDPÉ organisé par le Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne de l'Université d'Ottawa et auquel ont participé notamment John Polanyi, lauréat du Prix Nobel, le général Michel Maisonneuve, le professeur Errol Mendes, grand spécialiste des droits de la personne, Metta Spencer, militante du mouvement pour la paix et Heidi Hulan, conseillère en matière de politiques près le ministre des Affaires étrangères. Ces discussions sont résumées par Marketa Geisler, la rapporteure du CCDPÉ.


Human Security

Paul Heinbecker

Paul Heinbecker, Assistant Deputy Minister (Global and Security Policy) at the Department of Foreign Affairs and International Trade, offers his personal perspective on the Kosovo action. Beginning with a review of the diplomatic events leading up to the crisis, he argues that NATO acted only when it became clear that the UN Security Council would not be able to achieve the mandatory unanimity required to take action. The Kosovo action is presented as an intervention pursued for human security reasons))as a response to massive and systematic abuses of human rights and widespread human suffering. Outlining a number of lessons learned as a result of the intervention, the article makes the point that, although NATO may not be able to intervene in all parts of the globe, the Alliance cannot use this fact to avoid intervention in those conflicts where it could make a significant and positive difference.

Paul Heinbecker, sous-ministre adjoint responsable du secteur des affaires politiques et de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, livre son point de vue personnel sur l'intervention au Kosovo. À partir d'un survol des initiatives diplomatiques qui ont abouti à la crise, il soutient que l'OTAN n'est intervenue qu'au moment où il était devenu évident que le Conseil de sécurité de l'ONU ne parviendrait pas à arriver à l'unanimité nécessaire pour pouvoir passer aux actes. Il présente l'intervention au Kosovo comme une action entreprise pour des raison de sécurité humaine en réaction à des violations massives et systématiques des droits de la personne et à des souffrances généralisées parmi les populations. En rappelant un certain nombre de leçons que cette intervention a permis de tirer, l'article fait valoir que, même si l'OTAN n'est sans doute pas capable d'intervenir dans toutes les régions du monde, l'Alliance atlantique ne saurait en faire un prétexte pour éviter d'intervenir là où elle pourrait jouer un rôle déterminant et positif.


Post-Traumatic States: Beyond Individual PTSD in Societies Ravaged by Ethnic Conflict

Vamik D. Volkan

Conflicts like Kosovo result in traumatized societies as well as traumatized individuals. Obviously, both require attention. Vamik Volkan presents an overview of the sources of trauma and the steps and tools necessary to address trauma in the context of peacebuilding. Of particular interest is "large group psychology" and the creation of group based anxiety, "humiliation" and trauma. Dr. Volkan, presented this paper to the United Nations (April 23,1999) and to the CCFPD/University of Western Ontario Conference: "Islam and Bosnia: The Historical and Cultural Paradigms for Conflict Resolution" (May 29, 1999).

Les conflits comme celui du Kosovo traumatisent à la fois les sociétés et les individus qui en sont les victimes et, à l'évidence, les uns comme les autres ont besoin qu'on s'occupe d'eux. Vamik Volkan présente un aperçu des facteurs de causalité de ces traumatismes et des vecteurs palliatifs nécessaires dans le cadre des missions d'édification de la paix. La "psychologie des grands groupes humains" et la création d'une anxiété, d'une "humiliation" et d'un traumatisme collectifs sont en l'occurrence particulièrement intéressantes. Le prof. Volkan a présenté cette communication aux Nations unies (23 avril 1999), ainsi qu'à la conférence conjointe du CCDPÉ et de l'Université Western Ontario intitulée "L'Islam et la Bosnie ou les paradigmes historiques et culturels de la résolution des conflits" (29 mai 1999).


The Changing Pattern of Diplomacy Within the UN System

Andrew F. Cooper

The UN remains central to our thinking about international relations, foreign policy, human security and conflict. Recent developments like the successful Landmines Treaty and the International Criminal Court and conflicts like Kosovo and East Timor have raised questions about the place of UN leadership in international relations. Andrew Cooper discusses the alternative sources of initiative, innovation and leadership that are emerging. He identifies the two primary sources of alternative leadership as secondary or middle-power countries and civil society, especially NGOs. The article describes the dimensions of a new model of interactive leadership and calls for a research program to better examine these non-traditional sources of leadership and innovation.

Les Nations unies demeurent au centre de notre réflexion sur les relations internationales, la politique étrangère, la sécurité humaine et les conflits armés. Certains événements récents, comme la signature du traité d'interdiction des mines antipersonnel, la création du Tribunal pénal international, le conflit au Kosovo et l'insurrection au Timor oriental, portent à s'interroger sur le rôle de modèle joué par l'ONU dans les relations internationales. Andrew Cooper évoque les autres vecteurs d'initiative, d'innovation et de leadership qui commencent à se faire jour, et il en signale les deux principaux: les puissances secondaires ou intermédiaires et la société civique, en particulier les ONG. Cet article décrit les dimensions d'un nouveau modèle de leadership interactif et appelle à la création d'un programme de recherche qui permettrait une meilleure analyse de ces vecteurs non conventionnels de leadership et d'innovation.


The UN and Human Security

Ramesh Thakur

Ramesh Thakur of the United Nations University in Tokyo continues the discussion by describing the qualifications of the UN international leadership, stemming from its intergovernmental and international identity, in relation to various aspects of national security and the growing importance of human security to the world community. He argues that since global peace, prosperity, sustainable development, and good governance cannot be achieved by any country acting on its own, the UN, rooted in international solidarity transcending national perspectives, is the universal forum for cooperation and management. The author explores the option for the UN to forge broader security coalitions between states, intergovernmental organizations and civil society NGOs.

Attaché à l'Université des Nations unies à Tokyo, Ramesh Thakur poursuit la discussion en décrivant les paramètres du leadership international de l'ONU qui découle de l'identité intergouvernementale et internationale de cette organisation par rapport à différentes facettes de la sécurité nationale, mais aussi à l'importance de plus en plus grande de la sécurité humaine pour la communauté mondiale. Il postule que, puisque la paix, la prospérité et le développement durable à l'échelle planétaire ne sauraient, pas plus que la bonne gouvernance, être le produit de l'initiative d'un seul pays, ce sont plutôt les Nations unies qui, solidement enracinées dans une solidarité internationale qui transcende les perspectives nationales, constituent la tribune universelle de la coopération et de la gouvernance. L'auteur examine les possibilités qu'il y aurait pour les Nations unies de réunir au sein de coalitions élargies des États, des organismes intergouvernementaux et des ONG de la société civique pour assurer la sécurité humaine.


The World Court Project: History and Consequences

Kate Dewes and Robert Green

One example of the changing nature of innovation and leadership and the conduct of international policy is the role of NGOs and citizens in proposing, promoting and conducting international activities for specific global goals. Four examples follow: the World Court project to address the legality of nuclear weapons, further reflection on the campaign to ban anti-personnel landmines, the latest thinking on small arms and a non-government approach to the problem of drug trafficking in the hemisphere. Canadians have played and continue to play a major role in these human security and foreign policy issues. We often do so in partnership with our own government and with citizens in other countries. The first case study examines the success of a few individuals and international citizen organizations to build up support with like-minded governments for nuclear disarmament through a ruling by the International Court of Justice (ICJ). It summarizes the Court's findings and documents the consequences, including significant changes in the nuclear policies of some Western states, and how the ICJ Opinion is being used by governments and citizens.

Le rôle joué par les ONG et les simples citoyens qui proposent, encouragent et conduisent des activités internationales pour poursuivre des objectifs planétaires bien définis illustre bien le caractère évolutif de l'innovation et du leadership et l'orientation de la politique internationale. Les auteurs offrent ainsi quatre exemples: le projet de création d'un Tribunal mondial qui se saisirait de la question de la légalité des armes nucléaires, une réflexion plus poussée sur la campagne visant à faire interdire les mines antipersonnel, les courants de pensée les plus récents au sujet des armes légères et une démarche non gouvernementale en réponse au problème du trafic des stupéfiants dans notre hémisphère. Les Canadiens continuent à jouer un rôle de premier plan dans ces dossiers qui intéressent la sécurité humaine et la politique étrangère. Nous intervenons ainsi souvent en partenariat avec notre propre gouvernement ainsi qu'avec des citoyens d'autres pays. La première étude de cas analyse les résultats probants obtenus par une poignée d'individus et de regroupements internationaux de citoyens qui avaient résolu, avec certains gouvernements ayant les mêmes dispositions d'esprit, de mobiliser les appuis en faveur d'un désarmement nucléaire grâce à un jugement de la Cour internationale de Justice. Elle résume les conclusions de la Cour et expose, à partir de textes de référence, les suites possibles, par exemple un infléchissement notable des politiques nucléaires de certains États occidentaux, ainsi que l'utilisation que les gouvernements et les citoyens ont faite de l'avis rendu par la Cour.


Global Civil Society and The Ottawa Process: Lessons from the Movement to Ban Anti-Personnel Mines.

Maxwell A. Cameron

Based on an assessment of the campaign to ban anti-personnel mines, this article argues that the rise of global civil society will enable states and social movements to work in partnership to enhance public awareness and government accountability on humanitarian issues.

À partir d'une analyse de la campagne menée pour faire interdire les mines antipersonnel, cet article postule que l'avènement d'une société civique planétaire permettra aux États et aux mouvements sociaux de travailler en partenariat pour mieux sensibiliser la population et axer davantage l'imputabilité des pouvoirs publics sur les dossiers à caractère humanitaire.


Report of the Ottawa Group on Small Arms

Chris Smith

The Canadian Centre for Foreign Policy Development established the Ottawa Group of international experts to contribute to the development of Canadian small arms policy. At their second meeting, the Ottawa Group reflects on the issues concerning the international proliferation and transfer of firearms, small arms and light weapons. The actions of sympathetic governments and governmental organizations are described. The realities and obstacles to action in these issues are reviewed. The UN Firearms Protocol is also described as one positive step in addressing the small arms, firearms and light weapons issues.

Le Centre canadien pour le développement de la politique étrangère a constitué le Groupe d'Ottawa, un aréopage international d'experts, pour faciliter l'élaboration d'une politique canadienne au sujet des armes légères. Lors de sa deuxième réunion, le Groupe d'Ottawa s'est penché sur les problématiques qui entourent la prolifération et le trafic international des armes à feu et des armes légères. L'article décrit l'attitude des gouvernements et des organismes publics qui y sont favorables et évoque les réalités et les obstacles qui entravent les initiatives qui pourraient être prises pour contrer ce phénomène. Le Protocole des Nations unie sur les armes à feu y est également présenté comme un élément de solution positif dans le dossier des armes à feu et des armes légères.


Canada, Narcotrafficking, and Streams of Social Power: From East Hastings Street to Medellín.

James Rochlin

Hemispheric narcotrafficking poses major challenges to human security and the maintenance of legitimate authority in the hemisphere (states, elected governments, police). The informal economy of narcotrafficking is immense both globally and within Canada. The wealth generated leads to the emergence of parallel security structures that undermine the capacity of the state. Social power is redistributed affecting various actors from drug addicts to corrupt states to groups such as ‘biker gangs' and Latin American guerrillas. Canada's role in the context of hemispheric narcotrafficing is significant. Though more hidden than in Mexico or Colombia, Canada is a consumer, producer and a distributor of illicit drugs. This has serious health and other implications. Hemispheric narcotrafficking also threatens Canadian investment abroad. Therefore, there is a need to generate foreign policy options to address this problem. Among long run viable options is legalizing drugs. The following paper offers other short to medium term options for Canada, specifically in policy toward Mexico and Colombia.

Dans notre hémisphère, le trafic des stupéfiants constitue un énorme problème pour la sécurité humaine et la bonne assise du pouvoir légitime (États, gouvernements élus et corps policiers). L'économie souterraine que représente le trafic des stupéfiants est colossale, au Canada aussi bien que dans le reste du monde. La richesse qu'elle produit conduit à l'émergence de structures de sécurité parallèles qui viennent saper les moyens d'action de l'État. Le pouvoir social se trouve redistribué avec l'intervention de différents acteurs allant des toxicomanes eux-mêmes jusqu'aux États entièrement corrompus en passant par divers groupes comme les bandes de motards criminalisés et les guérilleros latino-américains. Le rôle du Canada est significatif dans le contexte du trafic des stupéfiants qui afflige notre hémisphère. Même si la chose est moins évidente qu'au Mexique ou en Colombie, le Canada n'en est pas moins consommateur, producteur et distributeur de drogues illicites, avec les conséquences graves que cela suppose, notamment pour la santé. Le trafic des stuféfiants compromet également les investissements canadiens à l'étranger. Il est par conséquent impérieux de mettre au point des options de politique étrangère pour remédier au problème. La légalisation de certaines drogues est au nombre des options viables à long terme. Cette communication propose d'autres options à court et à moyen termes que le Canada pourrait adopter, en particulier dans sa politique à l'endroit du Mexique et de la Colombie.


How Ambassadors (Should) Deal with Civil Society Organizations: A New Diplomacy?

Alison Van Rooy

Diplomats are key actors in civil society-state partnerships around human security goals and foreign policy. Part of the changing landscape of international relations is the relationship between diplomats and civil society activists who are promoting initiatives and goals such as nuclear disarmament, banning landmines, controlling drugs and small arms. Alison Van Rooy explores the interaction between ambassadors and civil society organizations (CSOs), explaining the push and pull factors that have expanded the ambassadorial mandate. CSOs and some of the other factors that affect this new diplomacy are described, as well as the problems raised within that relationship.

Les diplomates sont des protagonistes essentiels dans les partenariats État-société civique qui intéressent la politique étrangère et les objectifs de la sécurité humaine. Le panorama des relations internationales a changé notamment à cause de la relation entre les diplomates et les tenants de la société civique qui militent pour des initiatives et des objectifs comme le désarmement nucléaire, l'interdiction des mines terrestres, la lutte contre les narcotrafiquants et la prolifération des armes légères. Alison Van Rooy analyse l'interaction entre les diplomates et les organisations de la société civique en expliquant les poussées en sens contraires qui ont élargi la portée du mandat d'ambassadeur. Elle décrit les organisations de la société civique ainsi que certains des autres facteurs qui influent sur cette nouvelle diplomatie, et elle expose les problèmes qui sont nés de cette relation d'un genre nouveau.


Book Reviews

George A MacLean, Marjorie Griffin Cohen, Alan Gotlieb.