Volume 13, Number 1 (2006)
Feature Essays
- The 2006 Country Indicators for Foreign Policy: Opportunities and Challenges for Canada
David Carment, Souleima el-Achkar, Stewart Prest and Yiagadeesen Samy - Challenges to Making Humanitarian Action work: the Indian Ocean Relief Effort in Contemporary Perspective
David O'Brien - Human Smuggling and the Canadian State
Alison Mountz - UN Security Council Reform and Canadian Foreing Policy: then and Now
Adam Chapnick - Canada's Postcolonial Problem: the United States and Canada's International Policy Review
Sean Burges - Democratizing Canadian Foreign Policy
James McCormick - Why Did Canada Sit Out of the Iraq War? One Constructivist Analysis
Srdjan Vucetic
The 2006 Country Indicators for Foreign Policy: Opportunities and Challenges for Canada Top of Page
David Carment, Souleima el-Achkar, Steward Prest, and Yiagadeesen Samy
The Fragile States Monitoring and Assessment Project is a research endeavour of Country
Indicators for Foreign Policy (CIFP), undertaken with support from the Government of Canada
through the Canadian international Development Agency (CIDA). Its goal is to provide
evidence-based support to government programming decisions in fragile states. The project
comprises one part of a whole-of-government response to emerging best practice in fragile
states, placing emphasis on understanding the fundamental source(s) of fragility, and on the
need for a carefully considered, closely coordinated strategy to address those underlying
concerns.
Le Projet de contrôle et d’évaluation des états fragiles est un exercice de recherche de Country
Indicators for Foreign Policy (CIFP), entrepris avec l’appui du gouvernement canadien et plus
particulièrement de l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI). L’objectif
est de fournir au gouvernement des informations vérifiées pour l’aider à décider des
programmes à envisager dans les états fragiles. Le projet constitue un des éléments d’une
démarche intergouvernementale devant les nouvelles pratiques exemplaires dans les états
fragiles. L’idée est de bien comprendre les sources fondamentales de fragilité afin d’élaborer
une stratégie bien réfléchie et coordonnée pour remédier aux problèmes sous-jacents.
Challenges to Making Humanitarian Action Work: The Indian Ocean Relief Effort in Contemporary Perspective Top of Page
David O'Brien
Within weeks of the Indian Ocean Tsunami disaster, Canada and other bilateral donors had
issued declarations and mobilized resources in a manner consistent with the Good
Humanitarian Donorship (GHD) guidelines. Spearheaded by Canada and other like-minded
donors, the GHD initiative set new performance benchmarks and framed humanitarian relief as
a global public good. Like other global public goods, humanitarian assistance has been
underprovided because of intractable incentive, jurisdiction and participation gaps. The
permanence of these gaps, however, was cast in doubt by the actions of Canada and other
donors. This article examines the contention that the Indian Ocean relief effort marks a turning
point for the beleaguered humanitarian system. The analysis places the government-led
response in contemporary perspective and identifies six fault lines that have destabilized
multilateral cooperation. On several accounts Canada’s unilateral and multilateral response
managed to bridge the identified fault lines but it is premature to conclude that the fault lines
have been fused.
Quelques semaines après la catastrophe du tsunami dans l’Océan indien, le Canada et d’autres
pays donateurs avaient fait des déclarations et mobilisé des ressources dans le sens des
Principes et bonnes pratiques pour l’aide humanitaire. Lancée par le Canada et d’autres pays
aux vues similaires, l’initiative de ces Principes et bonnes pratiques a permis de se doter de
nouveaux tests d’évaluation des performances et d’envisager le secours humanitaire dans le
contexte de l’intérêt public mondial. Comme d’autres formes d’intérêt public, l’assistance
humanitaire n’a pas été à la hauteur, faute d’incitatifs réels, de responsabilités bien délimitées
et d’une participation généralisée. Grâce à l’action du Canada et d’autres pays donateurs, ces
lacunes ne furent toutefois pas immédiatement évidentes. Cet article avance que les secours
apportés dans l’Océan indien ont marqué un tournant décisif dans un système d’aide
humanitaire assailli de toute part. Il présente une analyse de l’intervention de l’État dans une
perspective contemporaine et fait ressortir six failles qui expliqueraient la déstabilisation de la
coopération multilatérale. À plusieurs égards, l’intervention unilatérale et multilatérale du
Canada a permis de colmater ces failles mais il serait prématuré de conclure pour autant
qu’elles ont disparu.
Human Smuggling and the Canadian State
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Alison Mountz
This paper argues that states have undergone a shift in how they see and respond to human
smuggling. They are now less bound by those land borders that once demarcated the edges of
sovereign territory and act more transnationally in response to the transnational practices of
human smugglers. The interception of four cargo boats carrying migrants smuggled from Fujian,
China, serves as a case study. Central to understanding the struggle between smugglers and
States are geography and vision: how each sees the landscape, plays on distance and proximity,
and puts geography to work. After explaining the methodology, I locate Canada in the global
industries of human smuggling and border enforcement, outline changes to border enforcement
that have taken place in the time since these interceptions, and then discuss the main
challenges facing nation-states in their efforts to combat smuggling. The paper then outlines
strategies available to curb smuggling and explores some of Canada's particular efforts. I
conclude with policy recommendations.
Dans cet article, j’avance que les états ont changé dans la façon dont ils voient la migration
clandestine et y répondent. Ils sont maintenant moins attachés aux frontières terrestres qui
délimitaient autrefois un territoire souverain et ont tendance à réagir par des moyens
transnationaux aux pratiques elles-mêmes transnationales des passeurs de migrants clandestins.
L’interception de quatre cargos transportant des migrants de Fujian (Chine) permet une étude
de cas. Si l’ont veut en effet comprendre la lutte entre les passeurs de clandestins et les états,
il est essentiel de considérer et la géographie et la vision : la façon dont chacun considère le
paysage joue sur la distance et la proximité et fait appel à la géographie. Après avoir expliqué
la méthodologie, je place le Canada parmi les industries mondiales de migration clandestine et
de protection des frontières, en rappelant les changements apportés dans les mesures
frontalières depuis ces interceptions, puis je m’interroge sur les principaux problèmes que
rencontrent les états nations qui s’efforcent de lutter contre la migration clandestine. Je présente
ensuite certaines stratégies qui permettent de réduire ce phénomène et m’attarde sur certains
des efforts particuliers menés par le Canada. Je conclue par quelques recommandations
générales.
UN Security Council Reform and Canadian Foreign Policy: Then and Now Top of Page
Adam Chapnick
The United Nations came into existence in 1945, thanks largely to a compromise among the
Great Powers. They agreed to participate in the new organization in exchange for a permanent
right to a veto at the Security Council. In 1945, Canada supported their position. It understood
that without them, the United Nations would not survive. Eventually, the Canadian government
diverted its best personnel to socio-economic negotiations where they could, and did, have a
significant impact. Sixty years later, prominent Canadians have erred in becoming staunch
proponents of Security Council reform. The Great Powers will never accept challenges to their
exclusive position, and these negotiations have diverted Canadian diplomats from aspects of
the UN on which they can make a real difference.
Les Nations Unies ont vu le jour en 1945, en partie grâce à un compromis réalisé par les grandes
puissances qui ont accepté de participer à une nouvelle organisation en échange d’un droit de
véto permanent au Conseil de sécurité. Le Canada a alors soutenu cette position, comprenant
que, sans les grandes puissances, les Nations-Unies ne survivraient pas. L’Administration
canadienne a alors dirigé ses meilleurs éléments vers les négociations socio-économiques où ils pouvaient et allaient avoir une forte influence. Soixante ans plus tard, certaines personnalités
canadiennes préconisent ardemment, à tort, une réforme du Conseil de Sécurité. Les grandes
puissances n’accepteront en effet jamais que l’on conteste la place exclusive qu’elles se sont
réservée et ces négociations ont accaparé les diplomates canadiens loin des champs d’action
de l’ONU dans lesquels ils peuvent en revanche jouer un rôle essentiel.
Canada's Postcolonial Probelm: the United States and Canada's International Policy Review
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Sean W. Burges
Through an analysis of the text in the five documents released in the April 2005 Canadian
International Policy Statement (IPS) this article argues that a significant problem in Canadian
foreign policy formulation is an obsession with the United States. Just as Frantz Fanon argued
that the colonized could never be free until they accepted the influence of the colonizer, this
article suggests that the Canadian foreign policy-making establishment and the wider public
struggle with hybridity and the importance of the bilateral relationship with the United States.
Sustained efforts at differentiating Canada from the United States in the foreign policy field
point to an intrinsic problem of identity. Despite the profound importance of the United States
to a whole range of Canadian policies, the different volumes of the IPS display a sustained
attempt to downplay the significances of the bilateral relationship, while simultaneously setting
forth a foreign policy agenda tightly focused on the United States.
Par une analyse des cinq documents publiés en avril 2005 sous le titre Énoncé de la politique
internationale du Canada, cet article avance qu’un des gros obstacles à la formulation d’une
politique étrangère canadienne est cette obsession que nous avons des États-Unis. Tout comme
Frantz Fanon qui disait que les colonisés ne pourraient jamais être libres s’ils n’acceptaient pas
l’influence du colonisateur, j’estime que les responsables de notre politique étrangère et la
population canadienne elle-même s’empêtrent dans l’hybridité et l’importance de nos relations
bilatérales avec les États-Unis. Tous les efforts menés pour différencier la politique étrangère
du Canada de celle des États-Unis font ressortir un problème intrinsèque d’identité. Malgré la
place énorme qu’occupent les États-Unis dans toute une gamme de politiques canadiennes, les
différents volumes de l’ÉPI s’acharnent à minimiser l’importance de cette relation bilatérale tout
en présentant un programme de politique étrangère étroitement axé sur les États-Unis.
Democratizing Canadian Foreign Policy
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James McCormick
In this article, we analyze the efforts to democratize Canadian foreign policymaking over the
past several decades. We begin by considering the meaning of democratization in policymaking
and locate the Canadian approach within some previous theoretical work on this concept.
Second, we provide some historical context for efforts to democratize Canadian foreign policy
by analyzing the decision processes of governments from Mackenzie King through Mulroney.
Third, we identify the institutional and societal mechanisms for democratization introduced
during the Chrétien years and how they changed during the Martin and Harper years. In all,
while we demonstrate that there has been a growing trend toward public involvement in the
Canadian foreign policy process, we conclude that it has not fundamentally altered the elitedriven
nature of the process.
Dans cet article, nous analysons les efforts de démocratisation de l’élaboration de la politique
étrangère canadienne depuis quelques décennies. Nous nous interrogeons d’abord sur le sens
de cette démocratisation dans l’élaboration des politiques et découvrons le modèle canadien à
l’aide d’autres travaux publiés à ce sujet. Ensuite, nous replaçons ces efforts de démocratisation
dans un contexte historique en analysant les processus décisionnels des différents
gouvernements depuis Mackenzie King jusqu’à Mulroney. Enfin, nous présentons les
mécanismes institutionnels et sociétaux de démocratisation adoptés durant les années Chrétien
et montrons en quoi ils ont évolué sous Martin et Harper. Bref, tout en faisant ressortir cette
tendance croissante à vouloir faire participer la population à l’élaboration de notre politique
étrangère, nous en arrivons à la conclusion que cela n’a pas fondamentalement altéré la nature
élitiste du processus.
Why Did Canada Sit Out of the Iraq War? One Constructivist Analysis Top of Page
Srdjan Vucetic
Why did Canada stay out of the Iraq War in 2003? This decision is not only puzzling considering
Canada’s recent foreign policy record, but it also confounds the logic of a number of
International Relations theories. In this paper, I offer a constructivist explanation of Canada’s
Iraq decision. In this account, national identity is a function of state-to-society relations,
meaning that the dominant discourse at the societal level in a given period will shape foreign
policy choices. I argue that the dominant discourse on Canadian identity, as recovered in an
analysis of popular texts in Canadian society in 2002-2003, enabled Ottawa’s non-participation
in the US-led coalition of the willing.
Pourquoi le Canada s’est-il abstenu de participer à la guerre en Iraq en 2003? Non seulement
cette décision peut-elle laisser perplexe, si l’on considère la politique étrangère récente du
Canada, mais elle paraît aussi aller à l’encontre d’un certain nombre de théories sur les relations
internationales. J’offre ici une explication constructiviste de cette. En effet l’identité nationale
est-elle ici fonction des relations état-société, ce qui veut dire que l’enjeu sociétal dominant à
une période donnée oriente les choix de politique étrangère. J’avance en effet que l’enjeu
dominant qu’était l’identité nationale, à en croire les textes bien connus sur la société
canadienne des années 2002-2003, était une raison, pour le Canada, de ne pas se joindre à la
coalition dirigée par les États-Unis.