Forum
2000 du PATDEC
Compte rendu officiel : Panel d'ouverture
Les
coopératives : Lynne Toupin, directrice générale
de la Canadian Co-operative Association (CCA)
La
CCA est engagée dans le développement des coopératives
sur le plan tant international quintérieur. Le développement
des coopératives à lintérieur du pays
est effectué de concert avec les associations régionales
de la CCA (en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et en Ontario)
et avec leurs organismes membres. La CCA est également responsable
de 40 projets dans 25 pays en Asie, en Afrique et en Amérique
latine.
Quelles
possibilités soffrent au secteur des coopératives?
Sur
le plan fédéral :
- Il y a enfin plus dargent disponible, après des
années de rareté.
- On constate un retour aux programmes sociaux et une approche
plus équilibrée.
- La CCA est sur le point dobtenir un fonds de 32 millions
de dollars pour une proposition de développement des coopératives
en partenariat.
- Il y a actuellement un intérêt pour le renforcement
des capacité communautaires.
Quels
défis doit relever le secteur des coopératives?
- Il y a un manque de visibilité au sein du gouvernement
fédéral et le secteur des coopératives ne
correspond à aucun cadre stratégique.
- Le manque de ressources financières nuit à la
pratique dun développement plus complet des coopératives
(p. ex. les coopératives de lArctique et le besoin
désespéré de ressources pour former des gestionnaires
autochtones).
- Il manque actuellement de ressources sur le terrain pour offrir
de la formation au développement des coopératives
en raison de lépuisement professionnel et des salaires
trop bas.
- Où se situe le DEC dans la nouvelle économie,
étant donné lobsession du Canada pour la haute
technologie?
- Il faut plus de recherche. Comment appliquer le modèle
des coopératives aux nouvelles industries?
- L« atomisation » des familles et des personnes
dans les collectivités; le modèle coopératif
est-il chose du passé?
- Le gouvernement fédéral alloue 90 millions de
dollars au renforcement du secteur bénévole. Où
se situent les coopératives et le DEC dans ce modèle?
Le secteur bénévole nest pas bien défini.
- Les coopératives doivent avoir accès aux ressources
et au capital.
- Les coopératives doivent réduire leurs frais pour
demeurer concurrentielles.
- Il y a aussi la question de la gestion est-elle effectuée
par le conseil dadministration ou par des gestionnaires?
Les gestionnaires professionnels ne comprennent pas les valeurs
coopératives.
- Les alliances stratégiques et les fusions sont axées
sur la dimension commerciale.
- La mondialisation les coopératives forment des
alliances internationales et on pourra bientôt en constater
les résultats.
- Les répercussions de la technologie.
- Le défi de la diversification.
|
|
Où
allons-nous maintenant?
- Les personnes impliquées dans le DEC et le développement
des coopératives partagent des buts et des valeurs semblables.
Il faut sasseoir et discuter de ce que nous pouvons faire
ensemble.
- En vue des élections de novembre 2000, nous devons prendre
connaissance de ce que dira le Livre rouge, surtout au sujet du
renforcement des capacités communautaires.
- Le défi, cest de bien formuler ce que nous sommes,
ce que nous voulons, de quelle façon nous pouvons contribuer
à renforcer les capacités communautaires et ce que
seront les résultats déventuels investissements
dans des initiatives de développement communautaire et
coopératif.
- Que veut le mouvement en faveur du DEC? Un cadre stratégique
fédéral? Des ressources, et si oui, pour faire quoi?
Des partenaires? La légitimité, et aux yeux de qui?
Des bailleurs de fonds, des collectivités ou des gouvernements?
Question
adressée aux participants au Forum
Que
veut le mouvement en faveur du DEC? Quelles sont ses priorités?
Quelle forme de partenariat, sil en est, désirez-vous
entretenir avec le secteur des coopératives au Canada?
MUNICIPALITÉS
: Mary Bishop, associée principale de chez Canning &
Pitt and Associates
Selon
Mme Bishop, il est actuellement passionnant dêtre engagé
au sein de ladministration locale. Nous vivons dans une nouvelle
économie, dont les caractéristiques sont le mouvement
imprévisible des personnes et des entreprises, la suburbanisation
et létalement urbain, les réformes des systèmes
déducation, et lévolution des rôles
et responsabilités des citoyens.
Au
Canada, les rôles et responsabilités des gouvernements
changent, et on apporte des modifications aux lois sur les municipalités.
Dans les municipalités rurales, on cherche des solutions
durables. Les dirigeants locaux subissent de fortes pressions pour
agir pour « se brancher ». Les administrations
locales sont à se réévaluer et font un examen
introspectif; le rôle que jouent les municipalités
dans le DEC est de mieux en mieux compris.
Quelles
sont les possibilités des administrations locales et quel
est leur rôle dans le DEC?
- À Terre-Neuve, plusieurs municipalités se servent
de leur pouvoir pour encourager le développement économique
au sein de leurs collectivités. Elles veulent travailler
avec les groupes communautaires et comprendre le rôle du
secteur social. Cet éveil est dû, en partie, au système
de conseils économiques régionaux de Terre-Neuve.
On apprend beaucoup et la façon dont les administrations
locales se perçoivent change.
- Les dirigeants locaux encouragent les groupes communautaires
à sengager dans le DEC. Il sagit dun
nouveau rôle pour les dirigeants.
Quels
défis doivent relever les administrations locales et quel
rôle doivent-elles jouer dans le DEC?
- En 2001, les administrations locales devront intervenir davantage
dans le débat public et rendre plus de comptes. Elles devront
comprendre le lien entre les aspects physiques et non physiques
du DEC.
- Les administrations locales de petite taille ont des ressources
et des compétences limitées.
- Les organismes communautaires doivent aussi considérer
les administrations locales comme des partenaires.
Question
adressée aux participants au Forum
À
quel point les administrations locales devraient-elles prendre le
leadership du processus de DEC?
LES
RÉALITÉS SOCIALES CONTRE LES RÉALITÉS
COMMERCIALES : Greg MacLeod, directeur du Tompkins Institute
Contexte
Selon
M. MacLeod, le gouvernement a décidé de faire de Halifax
un pôle de croissance au milieu des années 1970. La
même chose sest produite au Nouveau-Brunswick, où
Moncton est devenue le centre de croissance du fédéral,
et où la partie nord-est de la province a été
laissée avec un haut taux de chômage. De lavis
de M. MacLeod, il sagit dun microcosme de la planète
: des conglomérats contrôlent 30 p. 100 de lactif
mondial et les villes sont des mégastructures.
Mais
la mondialisation aura aussi des conséquences néfastes
sur nos principaux pôles de croissance. Est-il possible davoir
une structure commerciale divergente qui soit axée sur la
survie des collectivités? La survie dune collectivité
exige quon exerce une emprise sur les entreprises locales.
Les pionniers du mouvement coopératifs le savaient bien.
Dans
les années 1960, on a vu apparaître le mouvement pour
le développement communautaire; un mouvement de défense
des droits voué à lobtention de meilleures conditions
pour les collectivités. Les organismes de développement
communautaire ont vécu grâce à des subventions,
mais lorsque le gouvernement a viré à droite, un bon
nombre de ces organismes se sont éteints au Canada.
Aujourdhui,
le DEC a pris la place. Lune des raisons de son existence,
cest notre crainte de la mondialisation. Tout le monde parle
de DEC. M. MacLeod nutilise pas ces termes et il a limpression
que les mots sont essentiellement inutiles. Le DEC veut dire nimporte
quoi et cest pourquoi il préfère les mots «
affaires communautaires ».
Le
défi
Le
plus grand obstacle au développement communautaire est la
confusion entre la revendication et les affaires : les réalités
sociales contre les réalités commerciales. Les organismes
sociaux doivent compter sur la participation dun grand nombre
de personnes. En affaires, il faut des compétences. Mais
cela fonctionne dans les deux sens : nous avons besoin dentreprises
qui ont aussi un engagement social.
Au
Canada, le secteur des entreprises communautaires est négligeable,
quoique le Québec soit une exception.
Question
adressée aux participants
Quel
pourcentage de léconomie locale contrôlons-nous?
DISCUSSION
David
Douglas, School of Rural Planning and Development, Université
de Guelph
Nous
avons tous à relever le défi de relier le coopératisme,
le bénévolat, le développement communautaire
et le DEC. Est-il temps de repenser ces thèmes?
Je
ne suis pas tellement convaincu de la cession des pouvoirs
les provinces nont pas donné le pouvoir avec les responsabilités.
Abandonnons le terme « administration locale ». Pouvons-nous
au lieu parler de « gouvernement communautaire »?
Au
sujet du commentaire de Greg MacLeod, si nous voulons contrôler
léconomie locale, il faudrait abandonner le terme DEC,
mais si nous voulons exercer une influence sur léconomie
locale, conservons ce terme. Le contrôle est à une
extrémité du spectre, linfluence est à
lautre extrémité.
Réponse
de Greg MacLeod
Il
nous faut contrôler les éléments dactif
et le capital ou nous ne contrôlons rien. Je parle des vraies
affaires.
Réponse
de Lynne Toupin
Le
contrôle du secteur des coopératives sur léconomie
décroît. Peut-être devrions-nous nous concentrer
sur les « intérêts canadiens ».
Russ
Christianson, Canadian Co-operative Association, région de
lOntario
Les
questions sont toutes liées entre elles. Elles ont toutes
rapport au corporatisme. De nombreuses disciplines scientifiques
étudient les systèmes humains et la réponse
à notre survie est la coopération. Il nous faut dépasser
les structures et les produits spécifiques, et encourager
les enfants et les citoyens à coopérer. Comment intéresser
les gens à coopérer les uns avec les autres? Les entreprises
point.com ne se posent pas cette question.
Seth
Asimakos, Saint John Human Development Council
Les
coopératives de crédit doivent recommencer à
investir dans leurs collectivités.
Les
municipalités subissent des compressions mais on leur demande
den faire plus.
En
ce qui concerne le DEC, lAgence de promotion économique
du Canada atlantique (APECA) possède un fonds de DEC. Mais
cet organisme affirme que le Saint John Human Development Council
a un caractère trop social.
Le
programme des Jeunes entrepreneurs est en pleine croissance. Il
souscrit à la recherche de profits. Il nous faut un cours
sur léthique communautaire.
Réponse
de Lynne Toupin
Les
coopératives de crédit nappuient pas le DEC
parce quelles sont indépendantes. Elles mettent laccent
sur le commerce électronique. Mais il faut les talonner,
surtout à léchelon local.
En
ce qui a trait aux Jeunes entrepreneurs, la CCA offrait autrefois
un programme dans les écoles partout au pays.
Stewart
Perry, Centre for Community Enterprise
Le
DEC na pas quun aspect économique; il a aussi
un aspect social. Mais nous ne devrions pas abandonner le DEC. Cela
ferait disparaître lidée que seul un système
de développement pourra faire la différence. Les entreprises
individuelles ne pourront pas à elles seules faire une différence
quelle quen soit la propriété. Il nous
faut un système de réciprocité.
Réponse
de Greg MacLeod
Je
suis daccord avec la fin. La questions en est une de moyens.
Nous devons résister à une société où
lhomme est un loup pour lhomme. Les pionniers des coopératives
disaient quon apprend par laction. Si lon veut
changer la société, on commence par faire des affaires.
Les gens apprennent une nouvelle façon de faire. Si lon
veut faire de notre société une société
responsable, il faut avoir le contrôle des affaires.
Joël
Lebossé, Pythagore
La
question est de savoir qui possède le contrôle. Un
autre moyen est ladministration municipale. Dans les plus
petites collectivités, les citoyens et ladministration
locale sont les mêmes personnes. Dans les plus grandes municipalités,
nous voulons promouvoir la participation à la prise de décisions.
La question réside donc dans le fait que, quil sagisse
du développement social ou économique, il faut une
participation à tous les échelons.
Colin
MacInnes, Co-operative Regional Development Centre
Comment
le changement se produira-t-il? Comment une collectivité
participe-t-elle au processus de changement? Il y a une nouvelle
génération de coopératives (comme la Mountain
Equipment Co-op) qui prévoient une participation à
la fois aux aspects financiers et à la régie interne.
Elles se répandent, elles agissent et elles forment des réseaux
à léchelle internationale. Certaines établissent
des partenariats avec des organismes non coopératifs.
Laval
Doucet, Université Laval
À
lorigine, lidée était détablir
des conditions favorables à la prospérité socio-économique.
Le DEC est le développement économique communautaire,
mais le développement économique nappartient
pas à la collectivité.
|